(AOF / Funds) -
Pour 2009, le gérant, qui demeure particulièrement pessimiste, avec des anticipations qui oscillent entre la récession et la dépression, privilégie les titres moins risqués aux actions. «Notre réflexion pour 2009 s'articule autour de deux scénarios : dans le premier cas une récession et, dans le second, une dépression, explique Philippe Weber, responsable des études et de la stratégie chez CPR AM. Notre scénario central reste celui d'une récession extrêmement forte, qui entraînera une poursuite de la baisse des taux d'intérêt sur la partie courte de la courbe et un aplatissement de la courbe sur la partie longue.»
En 2009, pour la partie obligataire, CPR AM surpondère les emprunts d'Etat, les titres de crédit d'entreprises ainsi que les obligations convertibles. «La baisse des taux courts va entraîner un renchérissement supplémentaire des obligations d'Etat à échéance courte, explique Arnaud Faller, directeur de la gestion diversifiée et convertibles chez CPR AM. Nous privilégions les emprunts d'Etat qui ont des échéances entre trois et cinq ans.»
Concernant les obligations d'entreprises, CPR AM pense pouvoir tirer parti des niveaux de spread de crédit élevés. «Les emprunts privés sont souvent fortement décotés sur le marché secondaire, explique Arnaud Faller. Ils offrent pour certains des rendements de 150 points de base au-dessus de ceux des emprunts d'Etat, ce qui suppose implicitement un taux de défaut de 15 % pour les entreprises en 2009. Un tel niveau est beaucoup trop pessimiste. Nous ne pensons pas que de grandes entreprises notées au minimum BBB-, c'est-à-dire étant investment grade comme France Télécom ou Nokia, fassent défaut. Par ailleurs, les emprunts des Etats 'périphériques' de la zone euro, mais avec une bonne signature (Espagne, par exemple) offrent, des rendements intéressants, tout en limitant le risque.» En outre, après avoir subi un sérieux coup d'arrêt en novembre 2008, notamment en raison de rachats massifs émanant de fonds de gestion alternative, les obligations convertibles présentent à nouveau un potentiel de rendement pour CPR AM. «Les obligations convertibles sont également décotées, puisqu'elles apportent un rendement de 4,5 à 5 % tout en bénéficiant d'une indexation aux actions», indique Arnaud Faller.
Enfin, CPR AM continuera à sous-pondérer les actions «tant que nous ne sommes pas certains que les plans de relance des différents Etats éviteront la dépression, nous n'attendons pas de rebond sur le marché des actions en 2009, d'autant que la chute des bénéfices des entreprises devrait être de l'ordre de 25 % à 30 % en 2009 par rapport à 2007», note Philippe Weber. Sur les actions, les risques sont encore élevés pour CPR AM. Dans ce contexte, «nous privilégions les actions défensives et évitons des secteurs comme l'automobile, précise Arnaud Faller. Par ailleurs, nous privilégions les marchés américains, qui sont plus défensifs et moins volatils, notamment en raison d'une profondeur de marché plus importante. De plus, selon NOS anticipations, les Etats-Unis sortiront les premiers de la crise. A l'inverse, nous sommes fortement sous-exposés à l'Asie, car cette zone sera celle qui résistera le moins bien en 2009».
Floriane Tedoldi
=
- Allocations d'actifs modèles au 30 janvier 2009
=
Prudent
-Actions : 18%
-Volatilité : 2%
-Obligataire : 80%
quilibré
-Actions : 40%
-Volatilité : 3%
-Obligataire : 57%
Dynamique
-Actions : 70%
-Volatilité : 5%
-Obligataire : 25%
=
- Recommandations d'investissement fin janvier 2009
• Les obligations : les obligations d'Etat avec des maturités courtes, les titres d'emprunts privés avec des signatures de qualité et les obligations convertibles.
•Les actions : les secteurs défensifs (télécoms, agroalimentaire, pharmacie) qui continuent de dégager des revenus réguliers malgré la crise.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Obligation convertible (OC) : Obligation susceptible d'être convertie en un nombre déterminé d'autres titres de la même société (généralement des actions) au cours d'une certaine période. Les conditions de conversion sont déterminées par la société emprunteuse lors de l'émission de l'obligation.