La Bourse de New York a fini en baisse mercredi, après avoir résisté une grande partie de la journée à des nouvelles médiocres sur le front économique, en raison de la chute de quelques grandes valeurs vedettes: le Dow Jones a perdu 1,51% et le Nasdaq 0,08%.
Le Dow Jones Industrial Average a cédé 121,70 points, à 7.956,66 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,25 point à 1.515,05 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
L'indice Standard & Poor's 500, plus représentatif en raison de sa composition élargie, a reculé de 0,75% (6,28 points), à 832,23 points.
"La baisse du Dow Jones a été plus forte en janvier que celle du S&P 500... malheureusement nous avons un indice avec 30 titres et certaines sociétés sont très fortement représentées. Le Dow Jones réagit plus aux nouvelles microéconomiques", a expliqué Art Hogan, de Jefferies.
Les groupes Kraft Foods, Walt Disney, Procter & Gamble et Wal Mart ont compté à eux quatre pour près de la moitié de la baisse de l'indice Dow Jones ce mercredi. La glissade supplémentaire de Bank of America (-11,32% à 4,70 dollars) a contribué à la dégringolade du Dow Jones.
Le titre Bank of America n'était pas tombé sous les 5 dollars depuis une vingtaine d'années. Ce seuil psychologique est considéré par certains fonds de pension comme une limite minimale pour posséder le titre concerné.
"Le marché a l'impression que la banque est déjà nationalisée", a noté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York, dans un constat que les investisseurs appliquent aussi à sa rivale Citigroup (+0,87%).
L'opinion des investisseurs sur la grande banque généraliste s'est dégradée rapidement après le rachat de Merrill Lynch "forcé par le gouvernement et sans connaître l'ampleur de ses pertes", a souligné M. Volokhine.
Le marché par ailleurs spéculait sur les nouvelles mesures envisagées par l'administration américaine pour venir au secours des banques, et leurs conséquences, comme le plafonnement de la rémunération des dirigeants des banques renflouées, officialisé un peu plus tôt par le président Barack Obama.
Sur le front de l'économie, le marché s'était affiché en hausse dans la matinée après la publication d'un indice ISM marquant une modération de la baisse de l'activité dans les services aux Etats-Unis en janvier.
"L'enquête ISM n'était pas si mauvaise. Il y a de l'optimisme", avait alors noté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Un peu plus tôt, les investisseurs avaient déjà été confrontés à la publication du rapport du cabinet ADP sur l'emploi privé aux Etats-Unis, un peu plus mauvais qu'attendu par le marché. Selon l'étude, le secteur privé américain a détruit 522.000 emplois (hors agriculture) en janvier.
Le groupe de médias et de loisirs Walt Disney a chuté de 7,86% à 19,00 dollars et le groupe alimentaire Kraft Foods de 9,15% à 26,11 dollars, après avoir publié des résultats inférieurs aux attentes.
Le marché a également sanctionné le distributeur discount Costco (-6,62% à 42,99 dollars) qui a annoncé que ses résultats du deuxième trimestre seraient nettement en dessous des attentes de Wall Street. Wal-Mart a suivi (-2,91%).
Le groupe de médias Time Warner a baissé de 3,68% après avoir plongé dans le rouge au quatrième trimestre 2008 et sur l'ensemble de l'année.
Perte également pour l'éditeur de jeux vidéos Electronic Arts. Mais les investisseurs avaient déjà pris en compte de mauvaises perspectives, ont fait grimper le titre de 11,42% à 17,27 dollars.
Le marché obligataire a de nouveau chuté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est remonté à 2,914%, contre 2,842% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,673% contre 3,623% la veille.