(AOF / Funds) - « S'il y a de la valeur dans le crédit, il nous semble clair que les risques auxquels nous sommes confrontés sont différents et beaucoup plus forts qu'il y a encore 18 mois», affirme Guillaume Launay, directeur de la gestion Crédit & Structurés, chez OFI Asset Management. Il juge nécessaire d'aller chercher dans les fondamentaux ce que signifient les spreads « prétendument aberrants » constatés actuellement.
Le directeur de la gestion Crédit & Structurés prend ainsi comme exemple l'annonce de la remontée du Royaume-Uni au capital de RBS et ses pertes historiques attendues qui ont fait plonger ses obligations Tier1 à environ 10 du pair. Il explique que cet événement a fait ressurgir un risque que nombre d'intervenants avaient oublié : une obligation Tier1 étant du quasi capital, elle peut souffrir des pertes au même titre que le « vrai capital ».
Il met aussi en avant le fait que le risque de dégradation brutale de la qualité crédit de certains émetteurs fragiles est devenu une réalité. Il donne comme exemple LyondellBasell, dont la filiale américaine s'est mise la protection du chapitre 11 de loi sur les faillites après un troisième trimestre catastrophique.
Enfin, le gestionnaire d'actifs souligne le contexte économique toujours plus pessimiste qui le pousse à avoir un peu de distance avec les assertions définitives telles que « Untel ne fera jamais faillite » ou encore « l'tat va sauver... ».
« C'est aujourd'hui, quand la valeur est présente dans la classe d'actifs, qu'il faut être le plus prudent dans le choix de ses investissements, de leurs formats et des gérants auxquels on souhaite confier sa poche crédit », conseille Guillaume Launay.