Stabilisée, mais toujours fragile, la Bourse de New York espère pour la semaine prochaine un nouveau plan de sauvetage des banques, exsangues, avec en toile de fond une série d'indicateurs économiques, dont les très sensibles chiffres de l'emploi.
"On sait désormais que la situation économique est grave, on attend des nouvelles de Washington qui permettraient d'être un peu plus optimiste", explique Gina Martin, de Wachovia Capital Markets.
Sur la semaine écoulée, le Dow Jones a perdu 0,95% à 8.000,86 points. Même stabilité pour le Nasdaq, à dominante technologique, qui finit à 1.476,42 points (-0,06%) et l'indice élargi S&P 500, à 831,95 points (-0,73%).
Après avoir aligné trois séances de hausse en début de semaine, Wall Street a replongé en fin de semaine, cédant sous le poids de résultats d'entreprises décevants et de sombres indicateurs économiques.
En point d'orgue, les chiffres du produit intérieur brut ont montré une contraction de 3,8% de la première économie mondiale au quatrième trimestre, en rythme annuel, le repli le plus marqué en 26 ans.
"On tourne un peu en rond. Le marché hésite", commente Gregori Volokhine, responsable de la stratégie à Meeschaert New York. "On a besoin d'une grosse intervention de l'Etat, porteuse d'espoir, mais on ne sait pas si elle va porter ses fruits", relève-t-il.
Les investisseurs restent anxieux de la situation du système financier, qui reste au bord du gouffre malgré les multiples et coûteuses interventions des pouvoirs publics américains.
Soufflant le chaud et le froid sur le marché, les rumeurs se sont multipliées au fil des jours, suggérant que l'administration Obama pourrait annoncer dans les prochains jours la création d'une "structure de défaisance" destinée à racheter aux banques les actifs toxiques accumulés pendant la bulle immobilière.
"Tout va être lié à ce que va présenter le secrétaire au Trésor", avance M. Volokhine.
"Si l'équipe d'Obama fait des annonces qui améliorent les perspectives pour le secteur financier et une solution à la crise bancaire, cela peut aider le marché de manière significative", approuve Gina Martin. "Dans le cas inverse, il va falloir revenir aux statistiques économiques, qui s'annoncent désastreuses", prévient l'analyste.
Les chiffres mensuels de l'emploi, indicateur très redouté publié vendredi, ne manqueront pas de donner des sueurs froides aux investisseurs, qui craignent le pire alors que les sociétés continuent d'annoncer des suppressions de postes massives. Sur la seule journée de lundi, les charrettes ont concerné plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont 20.000 pour le fabricant d'engins de chantiers Caterpillar.
En attendant, le marché attend pour lundi les chiffres des revenus et dépenses des consommateurs, les dépenses de construction et l'indice ISM d'activité dans l'industrie. Mardi, les promesses de ventes de logements précéderont les chiffres mensuels des ventes des constructeurs automobiles, avant, mercredi l'indice ISM des services. Jeudi, les données trimestrielles sur la productivité et mensuelles sur les commandes industrielles préoccuperont les investisseurs.
La semaine s'annonce également très chargée, une nouvelle fois, en résultats d'entreprises, avec environ 80 sociétés de l'indice S&P 500 qui entreront en scène.
"La saison des résultats a montré une photo assez précise de la situation économique des Etats-Unis, et on n'en attend pas grand-chose", observe cependant Gregori Volokhine. "Ce qu'on attend, c'est un plan gouvernemental", insiste-t-il.