La Bourse de Paris a fini en nette baisse vendredi, le CAC 40 perdant 1,19%, à l'issue d'une séance volatile, dans un marché affecté par de mauvais indicateurs confirmant la sévérité de la récession.
L'indice vedette a lâché 35,83 points à 2.973,92 points, dans un volume d'échange de 3,436 milliards d'euros. Jeudi, il avait cédé 2,15% à 3.009,75 points.
Londres a perdu 0,97, Francfort 2,03% et l'Eurostoxx 50% 1,43%.
"Les investisseurs éprouvent de la lassitude face aux mauvaises nouvelles tout en étant conscients que la sortie de crise n'est pas pour tout de suite", souligne un vendeur d'actions parisien interrogé par l'AFP.
La place parisienne s'est montrée très hésitante, touchant l'équilibre par deux fois dans la journée, avant de plonger en fin de séance dans le sillage du fort repli de Wall Street.
Le marché a été ballotté au gré de la publication des indicateurs macroéconomiques, moins pire que prévu parfois, inquiétants la plupart du temps.
En zone euro, le chômage en zone euro est monté à son plus haut niveau depuis plus deux ans en décembre, sur fond de multiplication des plans de suppressions d'emplois.
En revanche, le produit intérieur brut (PIB) américain a baissé bien moins que prévu au quatrième trimestre, reculant de 3,8% en rythme annuel, soit le plus fort depuis le premier trimestre 1982 (-6,4%).
"L'économie américaine va rester en récession pour un moment", observe Marie-Pierre Ripert, économiste chez Natixis, qui juge toutefois que "la combinaison des mesures budgétaires et la forte baisse de l'inflation pourrait permettre une légère croissance du PIB au deuxième trimestre".
Enfin, l'activité industrielle dans la région de Chicago a vu sa chute s'accélérer en janvier tandis que l'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par l'Université du Michigan a progressé en janvier, en légère révision en baisse par rapport aux chiffres préliminaires.
Malgré ces mauvais nouvelles, le marché a continué de tourner autour du seuil des 3.000 points, largement enfoncé la semaine dernière.
"C'est un seuil assez disputé. S'il lâche, cela nous envoie à 2.500 points", juge le vendeur d'actions.
La plupart des valeurs financières, à la fête en début de semaine, ont souffert.
"Le secteur des bancaires reste convalescent", explique le vendeur d'actions.
BNP Paribas a progressé (+1,73% à 30,01 euros) après l'annonce par le gouvernement belge d'un nouvel accord sur la vente à la banque française d'actifs belges de la holding financière Fortis, dans lequel elle renonce à racheter l'essentiel des activités d'assurance.
Crédit Agricole a perdu 3,82% à 9,54 euros et Société Générale 0,97% à 32,95 euros.
Dexia a chuté (-7,18% à 2,45 euros), après avoir annoncé une perte nette estimée à 3 milliards d'euros en 2008 et la suppression de 900 emplois en 2009.
Axa a perdu 7,46% à 12,21 euros.
Les valeurs minières, très cycliques, ont souffert. ArcelorMittal a lâché 5,47% à 17,70 euros et Eramet 6,61% à 124,62 euros.
Nexity s'est envolé (+7,36% à 12,25 euros) les investisseurs saluant la cession à la Caisse nationale des Caisses d'Epargne (CNCE), des 23,4% que le promoteur immobilier détenait dans le Crédit Foncier de France.
Thomson (+1,91% à 1,12 euro) a résisté à l'abaissement par Moody's de cinq crans de sa note de dette à long terme.
Peugeot (+1,76% à 13,30 euros) et Renault (+2,12% à 15,16 euros) ont progressé. Le patron des constructeurs automobiles Renault et Nissan, Carlos Ghosn, a réaffirmé vendredi que 2009 serait "une année difficile" pour l'automobile, mais a assuré qu'il n'était "pas inquiet" pour le futur de cette industrie qui a "beaucoup de potentiel".
Bénéteau a perdu 6,41% à 5,64 euros. Le constructeur français de bateaux table sur une chute de "30 à 40%" de son chiffre d'affaires sur l'exercice 2008-2009.