Les Bourses européennes ont achevé la séance sur un rythme endiablé. L'ouverture nettement positive de Wall Street a accéléré la progression d'indices orientés favorablement depuis l'aube. Déprimés depuis le début de l'année, les investisseurs ont accueilli avec ferveur des résultats d'entreprises moins mauvais qu'attendu et l'idée d'une reprise des actifs toxiques par l'Etat américain. Sur le plan sectoriel, la finance et l'industrie, deux secteurs récemment massacrés, ont guidé la tendance.Le CAC 40 a clôturé en hausse de 4,11% à 3076,01 points. Le FTSE80 a grimpé de 4,27% à 2938,92 points.
SAP a gagné 5,28% à 27,60 euros alors que l'éditeur de logiciels a bien défendu sa marge opérationnelle au quatrième trimestre 2008 et compte bien poursuivre dans cette voie cette année. Confronté à la détérioration de la situation économique, SAP va se servir de ses effectifs comme variable d'ajustement à l'image de nombreuses autres sociétés du secteur technologique (Microsoft, Intel, Corning...). 3 000 postes vont être supprimés, soit près de 6% des effectifs, pour économiser de 300 à 350 millions d'euros par an à partir de 2010.
A Paris, le titre BNP Paribas a bondi de 20,77% à 30,15 euros en fin de matinée dans un marché parisien largement dans le vert. Aujourd'hui, le ministère de l'Economie a assuré dans un communiqué que l'Etat n'a pas l'intention de demander la nomination d'un représentant au sein du conseil d'administration de la banque française. «Le ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi précise que (...) l'Etat n'a pas l'intention de demander la nomination d'un représentant au conseil d'administration de BNP Paribas», selon un communiqué du ministère.
Schneider Electric s'est envolé de 11,57% à 49,62 euros, porté par la présentation de son programme d'entreprise ONE. Il prévoit la simplification des fonctions de support avec à la clé des économies structurelles de 600 millions d'euros par an à partir de 2011. Réagissant à cette publication, Cheuvreux a intégré le titre Schneider Electric dans sa selected list, avec un objectif de cours de 66 euros. Le broker estime que les objectifs de réductions des coûts sont très prometteurs et ambitieux.
Les chiffres macroéconomiques
Le moral des ménages s'est redressé en janvier, avec un indicateur résumé de leurs opinions qui a rebondi de 3 points à -41 points, selon l'Insee. Les économistes interrogés par Reuters visaient -45 en moyenne. En janvier, quatre des cinq soldes d'opinion ont évolué favorablement. Le solde sur l'opportunité de faire des achats importants présente la hausse la plus notable.
La semaine dernière aux Etats-Unis, les stocks de brut ont augmenté de 6,2 millions de barils, alors que les économistes visaient une hausse de 2,9 millions de barils. En revanche, les stocks d'essence ont reculé de 100 000 barils. Le marché attendait une hausse de 1,6 million de barils. Enfin, les stocks de distillats ont diminué de 1 million de barils. Le consensus tablait sur une baisse de 700 000 barils.
Les investisseurs attendent à 20h15, heure française, la décision de la Fed sur ses taux d'intérêt. Si ces derniers devront rester à niveau historiquement bas, entre 0 et 0,25%, le marché attend les commentaires de la banque centrale sur les perspectives économiques.
A 17h30, l'euro cote 1,3290 dollar face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Récession : elle se caractérise par une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. Il s'agit de la définition technique de la récession. Aux Etats-Unis, le bureau national de la recherche économique (NBER), l'organisme chargé de déterminer officiellement le début et la fin d'une période de récession utilise une définition moins restrictive. Il l'a défini comme une baisse significative et étendue de l'activité économique durant plusieurs mois, normalement visible dans le PIB, le revenu réel, l'emploi, la production industrielle et les ventes de gros et au détail.