La Bourse de Paris est repartie en baisse lundi, le CAC 40 cédant 0,90% et succombant à une série d'annonces inquiétantes sur les résultats des entreprises, dans un marché fragilisé par la fermeture de Wall Street.
L'indice vedette a perdu 27,06 points à 2.989,69 points, retombant au plus bas niveau depuis le 5 décembre. Seuls 2,5 milliards d'euros ont été échangés, en raison d'un jour férié aux Etats-Unis en hommage à Martin Luther King.
Londres a abandonné 0,93%, Francfort 1,15% et l'Eurostoxx 50 1,27%.
"C'est un mélange de mauvaises nouvelles, venues notamment de Royal Bank of Scotland, BASF et Richemont, et de facteurs techniques liés à l'absence des investisseurs américains", a expliqué à l'AFP Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
La banque britannique RBS a pesé sur l'ensemble du secteur financier en annonçant qu'elle pourrait perdre jusqu'à 28 milliards de livres (31 milliards d'euros) en 2008, quelques jours après l'annonce par la Deutsche Bank des premières pertes de son histoire.
Le géant allemand de la chimie BASF a de son côté fait état d'une forte détérioration de ses activités fin 2008, tandis que Richemont, spécialiste suisse du luxe, a publié un chiffre d'affaires inférieur aux attentes au troisième trimestre.
L'actualité macroéconomique n'a guère été plus encourageante, avec la très nette révision en baisse des prévisions de la Commission européenne pour 2009, l'exécutif bruxellois tablant désormais sur un recul de 1,9% du produit intérieur brut en zone euro.
Par ailleurs, faute d'échanges à Wall Street, la place parisienne "a perdu sa boussole et joué les girouettes", a souligné M. Marçais. Selon lui, les "programmes automatiques" de ventes de titres ont vu leur influence accrue par la faiblesse des volumes.
Société Générale (-10,25% à 28,54 euros), BNP Paribas (-5,71% à 27,35 euros), Crédit Agricole (-6,47% à 7,75 euros), Dexia (-5,52% à 2,55 euros) et Natixis (-4,95% à 1,15 euro) ont souffert de la chute vertigineuse du titre RBS à la Bourse de Londres, la défiance restant très forte à l'égard du secteur.
"On a tous les jours de mauvaises nouvelles sur les financières, ce qui confirme que les banques en gardaient dans les tiroirs" après une année 2008 déjà catastrophique, a jugé le vendeur de Global Equities.
Peugeot (-2,62% à 13,19 euros) et Renault (-1,20% à 16,41 euros) ont reculé à la veille des états généraux de l'automobile, et alors que le secrétaire d'Etat à l'Industrie a affirmé que l'Etat français pourrait monter dans le capital de certains groupes du secteur en échange de son soutien financier.
A contre-courant, EDF et GDF Suez ont respectivement pris 2,07% à 38,27 euros et 3,00% à 31,90 euros. Selon le Journal du Dimanche, le président de la République s'apprête à attribuer le deuxième réacteur nucléaire EPR à EDF, et GDF Suez pourrait obtenir rapidement la construction d'un troisième EPR ou se voir confier l'exploitation d'un réacteur construit par EDF.
Veolia Environnement (-9,86% à 17,18 euros) a plongé après l'annonce du remplacement de son directeur financier Jérôme Contamine, un départ jugé "brutal" par les analystes du Crédit Mutuel-CIC, et qui devrait selon eux accroître la "méfiance" sur le titre.
L'Oréal (+1,66% à 54,70 euros) a résisté aux avertissements sur résultats des groupes de cosmétiques Estée Lauder et Elizabeth Arden, bien que ces annonces renforcent "la probabilité d'une nouvelle déception sur les chiffres 2008 et les perspectives 2009", d'après le CM-CIC.
LVMH (-1,85% à 40 euros), Hermès International (-1,33% à 85,23 euros) et Christian Dior (-1,13% à 36,72 euros) ont pâti des ventes décevantes publiées par le suisse Richemont, et de ses perspectives moroses pour l'année en cours.