La Bourse de New York était en forte baisse jeudi à la mi-journée, sous l'effet d'attaques contre plusieurs grandes banques américaines, en dépit des résultats un peu meilleurs que prévu de JPMorgan Chase: le Dow Jones perdait 2,45% et le Nasdaq 2,17%.
Vers 17H40 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) cédait 200,87 points et évoluait sous la barre des 8.000 points à 7.999,27 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, reculait de 32,36 points à 1.457,28 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 concédait 2,99% (25,17 points) à 817,45 points.
Mercredi, Wall Street avait terminé en forte baisse, minée par la chute de la banque Citigroup, dans un marché accablé par une succession de mauvaises nouvelles. Le Dow Jones avait perdu 2,94% et le Nasdaq 3,67%.
Après une ouverture ferme, le marché est reparti rapidement à la baisse, en raison des nombreuses interrogations sur le secteur bancaire.
JPMorgan, dont les résultats avaient dans un premier temps rassuré le marché, en s'affichant un peu au-dessus des estimations des analystes, repassait dans le rouge (-1,20% à 25,60 dollars).
L'agence d'évaluation Moody's a abaissé d'un cran la note du groupe, estimant que la possibilité que la banque américaine enregistre des pertes au cours des prochains trimestres ne pouvait pas être exclue.
Citigroup (-19,21% à 3,66 dollars) et Bank of America (-21,57% à 8,00 dollars) connaissaient une nouvelle séance épouvantable.
La première a avancé la publication de ses résultats à vendredi, alors que le marché s'inquiète du démantèlement de ses activités, avec le passage de son joyau Smith Barney dans l'orbite de la banque d'affaires Morgan Stanley.
La deuxième, sanctionnée depuis plusieurs jours, suscite les inquiétudes pour ses apparentes difficultés à digérer Merrill Lynch, qui selon plusieurs journaux pourraient entraîner un nouveau renflouement fédéral.
"Il y a cette perception que les banques ne savent pas dans quelle direction aller", a noté Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Le marché commence à admettre que le pire de la crise n'est pas encore passé, selon M. Pado, qui souligne qu'"on ne peut pas avoir de fondations solides sans avoir les financières sous contrôle".
La séance avait pourtant débuté dans un certain calme après des indicateurs économiques moins mauvais que prévu.
Les prix à la production aux Etats-Unis ont ralenti leur baisse en décembre. Hors alimentation et énergie, ils sont même montés de 0,2%.
De son côté, l'indice de l'activité industrielle dans la région de New York est restée en net recul en janvier, avec un indice à -22,2 points, mais est remonté par rapport à son plus bas touché en décembre.
L'action du groupe informatique Apple reculait fortement, de 4,16% à 81,78 dollars, après l'annonce que son PDG Steve Jobs allait prendre un congé médical jusqu'à fin juin. Microsoft, qui envisage de procéder à d'importantes réductions d'effectifs selon la presse, se repliait également (-2,51%).
L'éditeur de logiciels de conception assistée par ordinateur Autodesk (-13,53%) a révisé à la baisse ses prévisions de résultats et annoncé la suppression de 10% de ses effectifs, soit 750 postes.
L'équipementier télécoms Motorola (+0,49%), qui s'attend à une nouvelle perte trimestrielle, a annoncé la suppression de 4.000 emplois supplémentaires.
Le groupe pharmaceutique Eli Lilly perdait 2,96% après le réglement d'un contentieux avec les autorités américaines moyennant le versement de plus de 1,4 milliard de dollars.
Le marché obligataire montait fortement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans chutait à 2,173%, contre 2,213% mercredi soir, et celui à 30 ans à 2,847% contre 2,895% la veille.