La Bourse de Paris a terminé en forte hausse la première séance de l'année, le CAC 40 bondissant de 4,09% vendredi, dans un marché à l'activité réduite mais porté par les valeurs bancaires et minières.
L'indice vedette a gagné 131,72 points à 3.349,69 points dans un volume d'échanges limité de 1,803 milliard d'euros. Il avait terminé presque stable mercredi, grappillant 0,03% lors d'une séance écourtée avant de fermer jeudi en raison du Nouvel An.
Sur l'ensemble de 2008, le CAC 40 s'est effondré de 42,68%, signant la pire performance de son histoire.
Londres a pris 2,88%, Francfort 3,39% et l'Eurostoxx 50 3,47%.
"Quelques investisseurs courageux se sont dits que cela pouvait être futé de revenir sur le marché", souligne Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
"C'est un peu d'argent frais qui peut être placé sur des valeurs qui avaient énormément souffert en 2008 après beaucoup de décollectes (ventes de titres, ndlr)", renchérit-il, ce qui a soutenu fortement le marché dans un volume d'échange très modéré.
En hausse dès l'ouverture, le marché parisien a gagné du terrain tout au long de la séance, ignorant les mauvaises publications du jour et l'ouverture laborieuse à Wall Street.
L'activité dans l'industrie aux Etats-Unis s'est notamment encore dégradée en décembre, selon l'indice des directeur d'achats du secteur publié par l'association professionnelle ISM, qui a baissé pour le troisième mois consécutif.
En zone euro, l'indice des directeurs d'achat (PMI) dans le secteur manufacturier, s'est contracté pour le septième mois consécutif, affichant un plus bas historique pour le troisième mois de suite en décembre.
"Beaucoup de mauvais chiffres sont connus. Les investisseurs ont déjà intégré dans les cours un quatrième trimestre catastrophique. La question reste de savoir si la situation va s'assainir", explique M. Marçais.
Dans ce contexte, pour le vendeur d'actions, les volumes devraient rester faibles la semaine prochaine "avant de progresser avec la publication des résultats d'entreprises américaines pour le quatrième trimestre dès le 15 janvier".
Cette date correspond en outre à la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), précise-t-il.
La plupart des secteurs ont bénéficié de cette vague d'achats de titres, particulièrement ceux qui ont le plus souffert en 2008.
Les valeurs minières se sont envolées. ArcelorMittal a pris 9,88% à 18,80 euros et Eramet 28,13% à 176,82 euros.
L'industrie sidérurgique américaine attend impatiemment d'en savoir plus sur le plan de relance du président élu Barack Obama, espérant un programme massif de travaux publics, selon un article du New York Times publié vendredi.
Les valeurs bancaires ont bondi. Dexia a gagné 10,72% à 20,04 euros, Natixis 7,20% à 1,34 euro, Crédit Agricole 7,50% à 8,60 euros et BNP Paribas 8,10% à 32,70 euros.
Jeudi, les banques américaines Bank of America, Wells Fargo et PNC ont annoncé avoir bouclé l'acquisition de leurs concurrentes respectives Merrill Lynch, Wachovia et National City, marquant l'une des plus soudaines recompositions du paysage bancaire qu'ait jamais connue le pays.
Malgré le repli des prix du pétrole à New York vendredi, les valeurs pétrolières n'ont pas flanché à l'image de Total (+5,37% à 41,00 euros), Vallourec (+6,57% à 86,32 euros) et Technip (+8,85% à 23,74 euros).
Les valeurs automobiles, qui se sont effondrées en 2008, ont fini dans le vert à l'image de Peugeot (+2,72% à 12,48 euros) et Renault (+7,57% à 19,95 euros).
En revanche, GDF Suez est resté presque stable (-0,01% à 35,32 euros). Le groupe énergétique a assuré jeudi qu'il n'avait pas de problème pour "assurer la continuité de fourniture du gaz" à ses clients en cas d'éventuelles perturbations résultant de la suspension des livraisons de gaz russe à l'Ukraine.