Les marchés européens sont attendus à proximité de l'équilibre, avec un biais positif. Cette journée sera chargée sur le plan des statistiques économiques. En Europe, les investisseurs attendent l'estimation rapide des indices des directeurs d'achats dans les secteurs des services et de l'industrie pour décembre. En revanche, ils devront attendre demain pour réagir à la décision de la Fed sur ses taux d'intérêt qui sera dévoilée à 20h15. La banque centrale devrait de nouveau les réduire : ils atteindraient alors des niveaux historiquement bas.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une bougie noire de 97 points, comblant le gap baissier de vendredi. L'ouverture au plus haut et la clôture quasiment au plus bas indiquent que les forces vendeuses ont repris le contrôle du marché : c'est un facteur technique défavorable. Par ailleurs, le nouvel accès de faiblesse de Wall Street a pénalisé une fois encore l'indice parisien. Les prix demeurent toujours en consolidation. Si toute initiative haussière est pour le moment bloquée par la résistance à 3310 points, le risque de correction est également réduit par la solidité du support situé à 3106 points. Pour les heures de cotation à venir, le bureau d'études DayByDay estime que l'indice devrait poursuivre sa consolidation, et devient neutre sur le CAC 40 en attendant un signal plus clair.
Les valeurs à suivre
AIR FRANCE-KLM
L'irlandais Ryanair a lancé officiellement son OPA hostile sur son compatriote Aer Lingus, et a adressé un courrier aux actionnaires de sa proie pour leur demander d'accepter son offre. Ryanair propose 1,40 euro par action Aer Lingus, valorisant le groupe à 750 millions d'euros. Le conseil d'administration d'Aer Lingus s'est fermement opposé à cette nouvelle offre, manifestant son intention de trouver un "chevalier blanc". Le président de la compagnie aérienne irlandaise a récemment estimé qu'Air France-KLM serait une «meilleure option».
IPSOS
Ipsos a annoncé l'acquisition de 60% de Strategic Puls, la principale société d'études indépendante de la région. Elle est implantée dans sept pays dont la Serbie et la Croatie où elle réalise 91% de son activité. Strategic Puls est née du regroupement de deux sociétés : Puls créée en 1993 en
Croatie qui opère également depuis 1995 en Slovénie, Albanie et Bosnie Herzégovine; et Strategic Marketing créée en 1997 en Serbie et qui opère également en Macédoine et au Montenegro, précise l'institut de sondage dans un communiqué.
SODIFRANCE
Les actionnaires historiques de Sodifrance, à savoir le concert Mazin et Monsieur Lennon, détenteurs respectivement de 29,8% et 6,2% du capital et de 43% et 8,5% des droits de vote, ont annoncé être entrés en négociations avec un groupe d'investisseurs mené par UEO (Uni Expansion Ouest) et Sodero Gestion, en vue de l'étude de l'entrée de ce groupe d'investisseurs au capital de Sodifrance, au travers d'une société holding « HP2M » à laquelle le Concert Mazin et M. Lennon apporteraient l'intégralité de leurs actions Sodifrance, a indiqué le groupe dans un communiqué.
ZODIAC
Le chiffre d'affaires du Groupe Zodiac a progressé de 13,4% à 553,86 millions d'euros au cours du premier trimestre de son exercice 2008/2009. «Cette forte progression provient principalement de la première consolidation des sociétés acquises à la fin de l'exercice 2007/2008 (+9,1%), ainsi que de l'amélioration de la parité de change dollar/euro», a expliqué le fabricant d'équipements aéronautiques. Sur la période, le taux moyen annuel de la parité euro/dollar s'est établie à 1,35 sur la période contre 1,43, un an auparavant. La croissance organique est ressortie à +0,4%.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent l'indice des prix à la consommation pour le mois de novembre en France à 8h45 et l'estimation rapide des indices des directeurs d'achats dans les secteurs des services et de l'industrie dans la zone euro pour le mois de décembre à 10 heures.
Aux Etats-Unis, l'indice des prix à la consommation, les mises en chantier et les permis de construire pour le mois de novembre seront publiés à 14h30.
La journée se terminera en apothéose avec la décision de la Fed sur ses taux d'intérêt à 20h15. Son principal taux directeur, actuellement de 1%, pourrait être abaissé de 50 points de base.
Ce matin, l'euro cote 1,3712 face au billet vert.
Hier à Paris
Les marchés européens ont fini en baisse en raison du début de séance dans le rouge de Wall Street. Le secteur financier a été attaqué alors plusieurs de ses membres ont dévoilé leur exposition à l'escroquerie présumée du siècle : celle du gestionnaire d'actifs Madoff. BNP Paribas, qui pourrait perdre 350 millions d'euros, a aussi été plombé par le gel de la vente de Fortis Belgique. En revanche, les valeurs pétrolières ont bénéficié de la remontée des cours du pétrole. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 0,87% à 3185,66 points. Le FTSE Eurofirst 80 a cédé 0,50% à 3050,81 points.
Hier à Wall Street
Les marchés action américains ont fini dans le rouge. Les indices ont notamment été affaiblis par les valeurs financières, victime de l'affaire Madoff, le gestionnaire d'actifs au centre d'une fraude de 50 milliards de dollars. En outre, les investisseurs ont fait preuve de prudence avant la publication des résultats de Goldman Sachs, mardi, et de ceux de Morgan Stanley, mercredi. La première devrait afficher de lourdes pertes. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 0,75% à 8564,53 points et le Nasdaq Composite sur un repli de 2,1% à 1508,34 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.