Les Bourses européennes, à l'exception de Bruxelles, ont rebondi après trois séances consécutives dans le rouge. Les marchés attendent la décision de la Fed sur ses taux d'intérêt à 20h15. La banque centrale devrait de nouveau les réduire : ils atteindraient alors des niveaux historiquement bas. Certains économistes prévoient même un taux directeur nul alors que l'inflation a accusé en novembre aux Etats-Unis son plus fort recul depuis sa première publication en 1947. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 2,07% à 3251,66 points. Le FTSE 80 a progressé de 1,77% à 3104,85 points.
Sur la place de Paris, Atos Origin a progressé de 3,70% à 17,525 euros : les investisseurs ont apprécié les premiers propos publics de Thierry Breton depuis sa nomination au poste de président de la SSII, il y a quatre semaines. Dans un entretien aux « Echos », l'ancien ministre de l'Economie a affirmé qu'il n'avait pas accepté ce poste pour « couper Atos Origin en morceau ». Son principal objectif est d'améliorer la performance opérationnelle du groupe afin que celui-ci affiche la meilleure marge du secteur à l'HORIZON 2010-2011.
Par ailleurs, EDF (+2,72% à 41,19 euros) serait sur le point de conclure un accord avec Constellation Energy au détriment de l'offre du milliardaire américain Warren Buffet (MidAmerican Energy), selon Bloomberg. "C'est imminent mais ce n'est pas conclu", a indiqué une source. "Nous ne ferons pas de contre-offre", a par ailleurs déclaré le président de MidAmerican, David Sokol, à CNBC. "La structure de la transaction (proposée par EDF) ne nous conviendrait pas".
Enfin, Dexia a cédé 5,58% à 3,078 euros. Hier soir, la banque franco-belge faisait état de son exposition à l'affaire Madoff. Dexia est ainsi susceptible d'accuser une perte après impôt de 85 millions d'euros dans l'hypothèse où la valeur des actifs gérés par Madoff Investment Securities était réduite à zéro, selon ce document. L'établissement n'a fait aucun investissement direct dans les fonds gérés par Madoff Investment Securities.
Les chiffres macroéconomiques
En novembre 2008, l'indice des prix à la consommation de l'ensemble des ménages a diminué de 0,5 % (+0,5 % en novembre 2007), a indiqué l'Insee. Sur un an, il s'accroît de 1,6 %. L'indicateur d'inflation sous-jacente augmente de 0,1 % (+0,2 % en octobre 2008). Sur un an, l'inflation sous-jacente s'établit à 1,9 %. La forte baisse de l'indice des prix à la consommation reflète essentiellement celle des prix de l'énergie. Le ralentissement du glissement annuel est d'autant plus important que les prix de l'énergie étaient en forte hausse en novembre 2007, a précisé l'institut.
L'indice PMI manufacturier de la zone euro s'est établi à 34,5 en décembre après 35,6 en novembre, selon l'estimation flash de Markit. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 34,3. En chutant à 34,5, l'indice a touché un nouveau plus bas historique. Dans le secteur des services, l'indice est ressorti à 42, après 42,5 en novembre et un consensus de 41,2, également un plus bas historique.
Les prix à la consommation ont reculé de 1,7% au mois de novembre aux Etats-Unis. Le consensus attendait une chute de seulement 1,2% sur cette période. Sur un an, l'inflation a connu une hausse de 1,1%. Une progression inférieure au consensus, qui tablait sur un chiffre de 1,5% sur un an.
Les mises en chantier aux Etats-Unis ont reculé de 18,9% en novembre à 625 000 en rythme annualisé, contre des prévisions à 740 000 selon le consensus. Il s'agit de la plus forte baisse depuis le mois de mars 1984, aboutissant à un plus bas historique.
La journée se terminera en apothéose avec la décision de la Fed sur ses taux d'intérêt à 20h15. Son principal taux directeur, actuellement de 1%, pourrait être abaissé de 50 points de base.
A 17H30, l'euro cote 1,3654 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.