Les futures sur indices laissaient présager une ouverture en très nette baisse à Wall Street, dans le sillage des places européennes. Les marchés américains s'inquiètent du rejet par le Sénat du plan de sauvetage du secteur automobile. Peu avant l'ouverture de la séance, le recul affiché sur le plan des ventes au détail et des prix à la production au mois de novembre ont ajouté à la déprime des investisseurs. Peu avant l'ouverture, les futures sur les indices S&P 500 et Nasdaq-100 étaient en baisses respectives de 30,25 points à 844,75 et de 33,00 points à 1 157,00 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en nette baisse. Les investisseurs se sont inquiétés de l'opposition des sénateurs républicains au plan de soutien au secteur automobile. General Motors et Ford ont ainsi perdu plus de 10%. Le secteur financier a également pesé sur les indices alors que le directeur général de JPMorgan a averti que le mois de novembre et début décembre avaient été terribles. Par ailleurs, le bond de plus 10% du cours du pétrole n'a guère profité aux valeurs du secteur. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 2,24% à 8565,09 points et le Nasdaq Composite en retrait de 3,68% à 1507,88 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les ventes au détail se sont repliées de 1,8% au mois de novembre alors que le consensus s'établissait à - 1,9%. Hors automobile, les ventes ont reculé de 1,6% contre un consensus à - 1,8%. Les prix à la production ont affiché un recul de 2,2% en novembre, légèrement supérieur au consensus, qui tablait sur une baisse de 2,0%. Il faudra patienter jusqu'à 16 heures pour prendre connaissance de l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan pour le mois de décembre
Les valeurs à suivre
BANK OF AMERICA
Bank of America, le numéro un américain du secteur bancaire en termes de dépôts, a annoncé la suppression de 30 000 à 35 000 postes sous trois ans. Une opération qui fait suite à l'acquisition de Merrill Lynch il y a quelques semaines. Ces suppressions d'emplois, qui correspondant à 10% environ de ses effectifs, sont justifiées par le «mauvais climat économique» et par la volonté d'éliminer les doublons consécutifs à l'absorption de Merrill Lynch. Il faudra attendre le début de l'année 2009 pour avoir une idée plus précise du nombre de postes supprimés, a précisé Bank of America.
GENERAL MOTORS
Nouveau coup de massue pour l'industrie automobile. Hier soir, le Sénat américain n'a pas réussi à se mettre d'accord sur le plan d'aide au secteur, adopté en première lecture par la Chambre des représentants. Il prévoyait d'accorder jusqu'à 14 milliards de dollars de prêts à court terme ou de lignes de crédit aux "Big Three", en attendant la mise en place d'un plan de redressement durable par la future administration Obama. Si Ford semble hors de danger dans l'immédiat, General Motors et Chrysler avaient averti qu'ils étaient à court de liquidités et risquaient de faire faillite.
LEGG MASON
Le gestionnaire d'actifs Legg Mason a indiqué avoir vendu la totalité de ses avoirs dans Axon Financial. Une opération qui lui a permis de réduire de 1,7 milliard de dollars son exposition aux véhicules d'investissement structurés. Axon Financial représentait la holding la plus importante de Legg Mason en termes de SIV ; un type de placement dont la dévaluation rapide a participé à la dégringolade des institutions financières.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.