Les Bourses européennes sont parvenues à prolonger leur rebond malgré l'ouverture incertaine de Wall Street. Les indices européens doivent en grande partie leur bonne fortune à la publication de deux statistiques moins mauvaises qu'attendu : l'indice Zew qui mesure le climat des affaires en Allemagne et les promesses de vente de logements aux Etats-Unis. Sur le front des valeurs, le secteur du luxe s'est distingué à Paris, à travers notamment PPR, Christian Dior, Pernod-Ricard et LVMH. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 1,55% à 3297,80 points. Le FTSE80 a gagné 1,35% à 3136,76 points.
Un temps considéré comme l'un des mieux armés pour surmonter la crise économique et financière en raison d'une demande solide, le secteur technologique est finalement entré aujourd'hui de plain-pied dans la tourmente. Le vaste plan de restructuration de Sony qui prévoit la suppression de 8 000 emplois dans le monde afin de compenser le brutal effondrement de la demande en téléviseurs et autres produits électroniques pourrait donner le signal d'une vague se suppressions d'emplois dans l'ensemble du secteur technologique. A Francfort, Infineon a plongé de 10,8% à 0,79 euro.
STMicroelectronics a progressé de 1,23% à 5,021 euros après avoir accusé le coup à l'ouverture à la suite de la forte révision en baisse des prévisions de ventes de son comparable américain, Texas Instruments. Le fabricant de semi-conducteurs est victime d'un recul de la demande qui affecte tant ses produits pour les téléphones portables que ses puces analogiques. Le groupe texan prévoit désormais une chute de son chiffre d'affaires de 30% par rapport au trimestre précédent, contre 13% auparavant.
L'heure est à la restructuration pour Natixis (- 1,89% à 1,56 euro). Plus qu'une restructuration même, une «transformation radicale» selon les propres mots de Dominique Ferrero, son directeur général. La crise financière a plombé les comptes de Natixis et littéralement assommé le titre ; la direction de la filiale des Caisses d'épargne et des Banques populaires a donc décidé de se désengager de ses activités de marchés les plus risquées.
Les chiffres macroéconomiques
Le déficit commercial de la France s'est creusé à 7,066 milliards d'euros en octobre, inscrivant ainsi un nouveau record mensuel, selon les Douanes. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un déficit de 5,65 milliards d'euros. Le déficit s'était élevé à 5,961 milliards d'euros en septembre.
L'indice ZEW qui mesure le sentiment des investisseurs allemands s'est établi à -45,2 en décembre après -53,5 en novembre. Les économistes tablaient en moyenne sur -55.
Les promesses de vente de logements aux Etats-Unis ont baissé en octobre de manière beaucoup moins forte qu'attendu, de 0,7% par rapport au mois précédent, après un recul de 4,3% en septembre, a annoncé mardi le Groupement national des agents immobiliers américains (NAR). Les analystes tablaient sur un recul de 3,0%.
A 18h, l'euro cote 1,2949 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
indice zew : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.