Les marchés européens s'apprêtent à rebondir violemment dans le sillage du retournement de situation miraculeux de Wall Street, vendredi. L'annonce par le prochain président des Etats-Unis d'un important plan de relance, à base notamment de projets d'infrastructure, devrait aussi soutenir les marchés. La hausse devrait être générale, mais on surveillera le secteur pétrolier qui devrait bénéficier du fort rebond du pétrole. A Paris, les investisseurs s'intéresseront à Rhodia qui a révisé en baisse ses prévisions 2008.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné vendredi une bougie noire de 171 points, clôturant de justesse sous le seuil psychologique des 3000 points. En terminologie japonaise, les intérêts vendeurs ont repris le contrôle du marché dans des volumes tenus (à peine 3.5 milliards d'euros échangés). Dans un ENVIRONNEMENT toujours très volatil, l'indice parisien a continué d'osciller de manière erratique entre la résistance située à 3310 points et le support à 2956 points. Les cours se situent sur le bas de cette zone de consolidation : un rebond est attendu sur ce niveau. C'est pourquoi, le bureau d'études DayByDay émet un avis positif sur le CAC 40 pour viser la résistance située à 3310 points.
Les valeurs à suivre
EDF
-6,5% jeudi, -9,5% vendredi. La fin de la semaine a été particulièrement rude pour EDF (-17,7% en cinq séances). Outre le reflux de l'or noir qui limite la capacité du groupe à augmenter ses tarifs - le gouvernement français a déclaré qu'une hausse des tarifs de l'électricité n'était pas d'actualité - le titre a été pénalisé par le relèvement du coût de son programme nucléaire. EDF a confirmé que le coût de l'EPR de Flamanville serait de quatre milliards d'euros, contre une estimation de 3,3 milliards en 2005.
ESSILOR
Essilor est l'une des rares valeurs du CAC 40 a être "relativement" épargnée par la crise. Depuis le début de l'année, le titre de la société française et numéro 1 mondial des verres correcteurs, accuse une baisse de 30% contre 47% pour l'indice phare de la Bourse de Paris. Vendredi dernier, l'action a terminé à la première place du CAC 40, en hausse de 1,75% à 30,29 euros. Dans une étude récente, la société de gestion Fidelity a loué les qualités d'un groupe qu'il pense promis à un bel avenir.
RHODIA
Rhodia a abaissé ses perspectives pour l'année 2008 en raison de la dégradation de l'environnement macroéconomique. Le chimiste de spécialités prévoit maintenant un EBITDA récurrent inférieur d'environ 10% au niveau atteint en 2007. «Cette révision affectera par conséquent l'objectif de bénéfice net par action», a précisé le groupe. Auparavant, Rhodia visait un écart entre l'Ebitda récurrent de 2008 et celui généré en 2007 inférieur à 5% tandis que son résultat net par action était attendu en hausse par rapport à celui de 2007.
TOTAL
Les pétrolières ont été à particulièrement sanctionnées vendredi dernier. Dans le sillage du repli du brut, Total a plongé de 8,8%. En une semaine, la quatrième compagnie pétrolière mondiale a vu sa capitalisation boursière fondre de près de 13%. Mercredi, les marchés avaient accueilli sans enthousiasme une rumeur selon laquelle la major envisageait de lancer une offre amicale de plus de 16 milliards de dollars canadiens sur le groupe canadien Nexen. Les investisseurs ont jugé le prix de l'offre évoqué par la presse trop élevé alors que le baril de pétrole n'en finit plus de dégringole
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle allemande pour le mois d'octobre sera publiée à 12h00.
Ce matin, l'euro cote 1,2822 face au dollar.
Hier à Paris
Les Bourses européennes ont replongé. A Paris, l'indice CAC 40 a clôturé sur une perte hebdomadaire de 8,42%, sous les 3000 points pour la première fois depuis le 21 novembre. Rien ne semble aujourd'hui être en mesure de restaurer le début de confiance nécessaire au rétablissement des marchés. La BCE a réduit jeudi ses taux de 0,75 point pour les ramener à 2,50% en vain. L'annonce d'une destruction d'emplois sans précédent en novembre aux Etats-Unis depuis 1974 a fait rechuter les marchés. Le CAC 40 a clôturé en repli de 5,48% à 2988,01 points. Le FTSE 80 a perdu 4,9% à 2851,60 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en forte hausse, opérant un spectaculaire retournement de situation en seconde partie de séance. Le département du travail a pourtant annoncé des chiffres catastrophiques sur le front du chômage. L'économie des Etats-Unis a en effet détruit 533 000 emplois au mois de novembre ; largement plus que les 320 000 suppressions d'emplois anticipées par les marchés. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 3,09% à 8635,42 points, mais a perdu 2,19% sur la semaine. Le Nasdaq Composite a terminé, respectivement, sur un gain de 4,41% et un repli de 1,71% à 1590,31 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.