Les chiffres annoncés aujourd'hui par le département du travail américain ont largement dépassé les scénarios les plus pessimistes. L'économie des Etats-Unis a détruit 530 000 emplois au mois de novembre ; du jamais vu depuis décembre 1974. Ce chiffre a porté le taux de chômage du pays à un niveau record de 6,7%, un plus haut de quinze ans. Les analystes, de leur côté, tablaient sur 340 000 suppressions d'emplois seulement en moyenne. Le choc est d'autant plus violent que le ministère a revu en forte hausse le nombre d'emplois détruits au cours des deux mois précédents.
L'économie américaine a ainsi détruit 403 000 emplois en octobre contre 240 000 annoncés initialement, et 320 000 en septembre contre une première estimation à 284 000. Au total, ce sont plus de 1,2 millions d'emplois qui ont été supprimés au cours des trois derniers mois.
Le secteur des services a été tout particulièrement touché en novembre, avec 370 000 emplois supprimés, ainsi que l'industrie, avec 85 000 emplois détruits.
Le ministère souligne que le secteur des services, qui représente plus de 80% des emplois américains, a représenté «environ (les) deux tiers des suppressions d'emplois récentes» tandis qu' «au cours des huit premiers mois de l'année, les pertes d'emplois avaient été en majeure partie limitées aux secteurs de la construction et de l'industrie manufacturière».
En tenant compte des derniers chiffres, le nombre de chômeurs aux USA a dépassé la barre des 10 millions, avec 10,3 millions au mois de novembre selon le département du travail.
L'accélération des suppressions d'emplois aux Etats-Unis inquiète d'autant plus qu'elle vient confirmer l'entrée en récession des Etats-Unis et risque de porter un coup à la consommation dans les mois à venir. D'après les calculs du National Bureau of Economic Research (NBER), qui fait référence en la matière, le démarrage de la récession se situe au mois de décembre 2007.
Cette commission, qui définit la récession comme une baisse significative de l'activité économique dans l'ensemble du pays sur plusieurs mois, estime que la récession en cours est déjà la plus longue depuis 1981. La période de récession avait alors été de seize mois.