Les marchés américains ont progressé pour la deuxième séance consécutive. Les indices ont notamment bénéficié de l'annonce de ventes solides dans le commerce en ligne. Selon le bureau d'études comScore, elles ont augmenté de 13% au cours du week-end du Thanksgiving et de 15% lors du «Cyber Monday». Amazon.com a ainsi gagné près de 10%. Les investisseurs ont rejeté à l'arrière-plan les mauvaises nouvelles économiques du jour sur le marché de l'emploi et dans les services. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 2,05% à 8591,69 points et le nasdaq composite sur un gain de 2,94% à 1492,38 points.
Schlumberger cède 6,93% dollars à 41,01 dollars à New York après avoir lancé un avertissement sur ses résultats 2009. Le numéro un mondial des services pétroliers a confirmé les craintes des spécialistes du secteur. En provoquant une chute vertigineuse des cours du pétrole, la dégradation de l'économie des pays développés a contraint les compagnies pétrolières a repousser, voire annuler leurs projets d'investissements.
Les chiffres macroéconomiques
La productivité du secteur non agricole américain a progressé de 1,3% en rythme annualisé au troisième trimestre, selon les chiffres révisés publiés par le Département du Travail. Le coût unitaire du travail a augmenté de 2,8% au troisième trimestre.
Les entreprises américaines ont supprimé 250.000 emplois en novembre, après en avoir perdu 179.000 en octobre, selon les chiffres publiés par le cabinet ADP.
La semaine dernière, les stocks de brut ont baissé de 400 000 barils, contre un consensus de + 1,7 million de barils. Les stocks d'essence ont reculé de 1,6 million de barils alors que les économistes visaient une hausse de 900 000 barils. Enfin, les stocks de produits distillés ont baissé de 1,7 million de barils, à comparer un consensus de + 300 000 barils.
L'ISM des services est ressorti à 37,3 en novembre, à son plus bas niveau depuis que la statistique existe, contre 44,4 en octobre.
LES VALEURS A SUIVRE
BANK OF AMERICA
Bank of America pourrait tailler dans ses effectifs à hauteur de 30 000 postes à l'issue de l'absorption de Merrill Lynch, selon les sources de la chaîne américaine CNBC. Ce chiffre est trois fois supérieur aux précédentes estimations, qui évoquaient jusqu'à hier 10 000 suppressions d'emplois. Kenneth Lewis, le patron de Bank of America, chercherait à économiser 7 milliards de dollars suite à la fusion d'ici quelques années.
FORD
Les "Big Three" ont commencé à présenter les plans de restructuration demandés par le congrès en échange d'une éventuelle aide publique de 25 milliards de dollars. Ford souhaite ainsi obtenir un prêt-relais de 9 milliards de dollars afin de financer la restructuration de ses activités. Le constructeur automobile prévoit également d'annuler les primes de sa direction ainsi que tous les bonus pour les Etats-Unis en 2009. Enfin, le plan propose de réduire le nombre de concessionnaires et de développer les véhicules électriques.
GENERAL MOTORS
General Motors a indiqué qu'il avait besoin de 12 milliards de dollars pour éviter la faillite, dont 4 versés immédiatement et les 8 autres d'ici mars prochain. Le géant de Détroit a également réclamé une ligne de crédit de 6 milliards supplémentaires qui pourraient être débloqués "au cas où le recul du marché automobile américain persisterait".
MORGAN STANLEY et GOLDMAN SACHS
Morgan Stanley et Goldman Sachs pourraient publier des pertes au quatrième trimestre à la suite de la détérioration des conditions de marché, selon les analystes de plusieurs bureaux d'analyse. Une étude de JP Morgan table ainsi sur une perte de 46 cents par action pour Morgan Stanley et de 5,18 dollars par action pour Goldman Sachs. Selon une étude de Merrill Lynch, Morgan Stanley pourrait annoncer une perte de 35 cents par action, et Goldman Sachs une perte de 2,97 dollars par action. Ces pertes seraient liées, selon les analystes, à des dépréciations conséquentes au quatrième trimestre.
RESEARCH IN MOTION
Le fabricant canadien de l'assistant personnel communicant Blackberry Research In Motion a révisé en baisse ses prévisions pour le troisième trimestre en raison de la hausse du dollar et du ralentissement économique aux Etats-Unis. Le groupe table désormais sur un bénéfice par action compris entre 81 et 83 cents, contre 89 à 97 cents auparavant. Le chiffre d'affaires devrait ressortir entre 2,75 et 2,78 milliards de dollars, contre 2,95 à 3,1 milliards de dollars précédemment.
US STEEL
Confronté comme ses pairs à l'effondrement de la demande d'acier, US Steel a annoncé qu'il allait faire tourner au ralenti trois des ses usines aux Etats-Unis. Le groupe sidérurgique américain va mettre près de 3 500 personnes au chômage technique. "Nous pensons que cette décision difficile de stabilisation temporaire de notre production est une réponse rendue nécessaire par les conditions actuelles du marché", a expliqué le groupe dans un communiqué.