Les marchés actions américains sont attendus en baisse, après la réduction des perspectives de Research In Motion, considéré comme un baromètre de la santé des valeurs technologiques. Les statistiques devraient également peser sur la tendance, alors que les pertes d'emplois sont ressorties à un plus haut niveau depuis novembre 2001. En revanche, Constellation Energy devrait être recherché à la suite de l'offre de rachat de 50% de ses activités nucléaires par EDF. Les futures sur le S&P500 et le Nasdaq100 sont respectivement en baisse de 17 points à 832 pts et de 25,25 points à 1107,75 pts.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont nettement rebondi au terme d'une nouvelle séance volatile. General Electric s'est fait remarquer à la hausse après avoir annoncé le maintien de son dividende. Cette journée a également été marquée par les présentations stratégiques des constructeurs automobiles, GM et Ford, qui ont demandé 27 milliards de dollars d'aides au gouvernement. Le secteur financier a regagné près de 8% après son plongeon de 17% de lundi. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 3,31% à 8419,09 points et le nasdaq composite sur un gain de 3,70% à 1449,80 points.
Les chiffres macroéconomiques
La productivité du secteur non agricole américain a progressé de 1,3% en rythme annualisé au troisième trimestre, selon les chiffres révisés publiés par le Département du Travail. Le coût unitaire du travail a augmenté de 2,8% au troisième trimestre.
Les entreprises américaines ont supprimé 250.000 emplois en novembre, après en avoir perdu 179.000 en octobre, selon les chiffres publiés par le cabinet ADP.
Les investisseurs attendent désormais l'indice des directeurs d'achat dans le secteur des services pour novembre à 16 heures, les statistiques pétrolières hebdomadaires à 16h30 et le livre beige de la Fed sur l'état de santé de l'économie américaine à 20 heures.
Les valeurs à suivre
BANK OF AMERICA
Bank of America pourrait tailler dans ses effectifs à hauteur de 30 000 postes à l'issue de l'absorption de Merrill Lynch, selon les sources de la chaîne américaine CNBC. Ce chiffre est trois fois supérieur aux précédentes estimations, qui évoquaient jusqu'à hier 10 000 suppressions d'emplois. Kenneth Lewis, le patron de Bank of America, chercherait à économiser 7 milliards de dollars suite à la fusion d'ici quelques années.
FORD
Les "Big Three" ont commencé à présenter les plans de restructuration demandés par le congrès en échange d'une éventuelle aide publique de 25 milliards de dollars. Ford souhaite ainsi obtenir un prêt-relais de 9 milliards de dollars afin de financer la restructuration de ses activités. Le constructeur automobile prévoit également d'annuler les primes de sa direction ainsi que tous les bonus pour les Etats-Unis en 2009. Enfin, le plan propose de réduire le nombre de concessionnaires et de développer les véhicules électriques.
GENERAL MOTORS
General Motors a indiqué qu'il avait besoin de 12 milliards de dollars pour éviter la faillite, dont 4 versés immédiatement et les 8 autres d'ici mars prochain. Le géant de Détroit a également réclamé une ligne de crédit de 6 milliards supplémentaires qui pourraient être débloqués "au cas où le recul du marché automobile américain persisterait".
MORGAN STANLEY et GOLDMAN SACHS
Morgan Stanley et Goldman Sachs pourraient publier des pertes au quatrième trimestre à la suite de la détérioration des conditions de marché, selon les analystes de plusieurs bureaux d'analyse. Une étude de JP Morgan table ainsi sur une perte de 46 cents par action pour Morgan Stanley et de 5,18 dollars par action pour Goldman Sachs. Selon une étude de Merrill Lynch, Morgan Stanley pourrait annoncer une perte de 35 cents par action, et Goldman Sachs une perte de 2,97 dollars par action. Ces pertes seraient liées, selon les analystes, à des dépréciations conséquentes au quatrième trimestre.
RESEARCH IN MOTION
Le fabricant canadien de l'assistant personnel communicant Blackberry Research In Motion a révisé en baisse ses prévisions pour le troisième trimestre en raison de la hausse du dollar et du ralentissement économique aux Etats-Unis. Le groupe table désormais sur un bénéfice par action compris entre 81 et 83 cents, contre 89 à 97 cents auparavant. Le chiffre d'affaires devrait ressortir entre 2,75 et 2,78 milliards de dollars, contre 2,95 à 3,1 milliards de dollars précédemment.
US STEEL
Confronté comme ses pairs à l'effondrement de la demande d'acier, US Steel a annoncé qu'il allait faire tourner au ralenti trois des ses usines aux Etats-Unis. Le groupe sidérurgique américain va mettre près de 3 500 personnes au chômage technique. "Nous pensons que cette décision difficile de stabilisation temporaire de notre production est une réponse rendue nécessaire par les conditions actuelles du marché", a expliqué le groupe dans un communiqué.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ism (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.