Les marchés européens ont rétrocédé près de la moitié de leurs gains de la semaine dernière. Les espoirs suscités il y a quelques jours par les projets de plan de relance se sont envolés face à la dure réalité de conjoncture économique actuelle. La contraction de l'activité manufacturière en novembre a ainsi été plus importante que prévu des deux côtés de l'Atlantique. Dans ce contexte, les valeurs cycliques comme ArcelorMittal, ont été particulièrement attaquées. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 5,59% à 3080,43 points. Le FTSE Eurofirst 80 a chuté de 5,81% à 2903,75 points.
En Irlande, la compagnie aérienne irlandaise Ryanair (- 4,78% à 2,79 euros) a annoncé une nouvelle offre de rachat sur sa compatriote Aer Lingus au prix de 1,40 euro par action. L'an dernier, déjà, la compagnie à bas coûts avait tenté de prendre le contrôle de son concurrent, sans succès. Ryanair s'était alors heurtée à une ferme opposition du gouvernement irlandais et des pouvoirs publics européens. Le transporteur irlandais espère pourtant que cette nouvelle offre, entièrement libellée en numéraire, recevra un meilleur accueil que la précédente.
A Paris, les valeurs bancaires ont fait grise mine. Les investisseurs ont réagi aux déclarations de José Manuel Barroso dimanche lors de l'émission Le Grand Jury-RTL-LCI-Le Figaro. Si le président de la Commission européenne a affirmé qu'il n'y a «pas de blocage» de l'institution au plan français de soutien de 40 milliards d'euros aux banques, Bruxelles veut imposer des conditions à son accord. Or, ce sont ces conditions qui font tiquer les marchés : la Commission, qui redoute une distorsion de la concurrence, exige que les banques s'engagent à accroître leur crédit de manière limitée, à ne pas accroître la taille de leur bilan et à ne pas verser de dividendes.
La Bourse, peu amène avec les valeurs ces derniers mois, sait également se faire courtoise, voire accueillante avec les nouveaux venus. Sanofi-Aventis (- 0,74% à 43,13 euros) a nettement surperformé l'indice CAC 40. Les investisseurs ont salué l'entrée en fonction officielle du germano-canadien Chris Viehbacher à la Direction Générale du groupe en remplacement de Gérard Le Fur, victime du fiasco de l'Acomplia. Le marché attend du débauché de GSK qu'il créé une nouvelle dynamique et définisse au plus vite une nouvelle stratégie, sans doute plus volontaire.
Les chiffres macroéconomiques
La contraction de l'activité dans le secteur manufacturier de la zone euro en novembre s'est révélée encore plus importante que les premiers résultats de l'enquête réalisée par Markit auprès des directeurs d'achat (PMI) ne l'indiquaient. L'indice PMI est ressorti à 35,6, à comparer avec une première estimation de 36,2 qui était également le niveau attendu en moyenne par les économistes interrogés par Reuters. Il s'agit du niveau le plus bas atteint par cet indice depuis sa création en juin 1997.
L'indice des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier pour novembre aux Etats-Unis est tombé à 36,2 en novembre après 38,9 en octobre. Les économistes visaient un ISM manufacturier de 37. Il s'agit de son niveau le plus bas depuis 1982.
Les dépenses de construction pour octobre aux Etats-Unis ont reculé de 1,2% après être restées stables en septembre (-0,3% en première estimation). Les économistes visaient un recul de 1%.
A la clôture, l'euro cote 1,2617 face au billet vert.