Confronté à une crise inédite par son ampleur et sa diffusion, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso a proposé un plan de relance de 200 milliards d'euros, représentant 1,5% du produit intérieur brut (PIB) des 27 Etats membres, un chiffre supérieur aux estimations qui circulaient jusqu'alors. 170 milliards d'euros (1,2% du PIB européen) seront à la charge des Etats, 30 milliards (0,3%) à la charge de l'UE et de la Banque européenne d'investissement.
L'exécutif européen a opté, comme le plaidaient de nombreux économistes, pour un plan global, seul susceptible selon eux de sortir le monde développé d'une spirale récessive dangereuse. José Manuel Barroso a déclaré à cet égard que l'Union pourrait avoir besoin de mesures de relances plus importantes.
Reprenant la formule des trois T des américains : Targeted, Temporary, Timely, la Commission a adopté le principe d'aides ciblées, réversibles et intervenant au bon moment. Cette relance budgétaire "est à prévoir pour une période maximum de deux ans (2009-2010)", au terme de laquelle "les budgets des Etats membres devront s'engager à corriger la détérioration budgétaire et revenir aux objectifs à moyen terme" d'équilibre des comptes publics.
Les dépassement temporaires du plafond de 3% du PIB fixé par Bruxelles seront possibles tant que les déficits resteront proche se ce seuil, a expliqué le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia. De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a imploré ses homologues à ne pas s'engager "dans une course aux milliards".
L'objectif du plan est de "stimuler la demande", "restaurer la confiance des consommateurs" et "limiter l'impact de la récession sur "les plus vulnérables". L'exécutif européen plaide également pour un financement supplémentaire de cinq milliards d'euros du secteur automobile européen. Surtout, le projet présenté par José Manuel Barroso invite les Etats à réduire la TVA dans les activités à forte intensité de main d'oeuvre.
Ce plan entend harmoniser l'action politique de ses membres en incitant les pays de l'Est à participer à l'effort européen. La France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et d'autres ont déjà présenté des mesures de relance à l'échelle nationale qui rentrent le cadre du plan de Barroso.
(P-J.L)