Après avoir longtemps pointé vers une ouverture indécise de Wall Street, les futures se sont brusquement redressés après l'annonce par la Fed d'un nouveau plan de soutien du crédit. La Réserve fédérale a ainsi promis une série de mesures visant à favoriser l'octroi de crédits à la consommation et aux petites et moyennes entreprises. La deuxième estimation du PIB américain au 3ème trimestre est par ailleurs ressortie conforme aux prévisions. Peu après 15h, les futures sur les indices S&P 500 et Nasdaq 100 indiquaient des hausses respectives de 21,75 points à 869,75 pts et de 14 pts à 1161 pts.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en nette hausse, accroissant leurs gains en seconde partie de séance. Les investisseurs ont embrassé avec enthousiasme le plan de soutien du gouvernement au géant bancaire en difficulté, Citigroup (CITI). L'action de ce dernier s'est envolée de près de 60%, entraînant dans son sillage l'ensemble du secteur. Ce plan a provoqué des rachats à bon compte et des rachats de positions vendeuses. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 4,93% à 8443,39 points. Le Nasdaq Composite s'est adjugé 6,33% à 1472,02 points.
Les chiffres macroéconomiques
Le PIB américain a reculé de 0,5% en rythme annuel au troisième trimestre selon la deuxième estimation présentée par le Département du Commerce. Cette révision est en ligne avec les prévisions des analystes. La première estimation avait évalué la contraction de l'activité à 0,3%. Ce chiffre fait suite à une croissance de 2,8% au deuxième trimestre.
L'indice Case-Schiller sur les prix de l'immobilier pour septembre sera dévoilé à 15 heures et l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour le mois de novembre à 16 heures.
Les valeurs à suivre
AIG
Les actifs asiatiques de l'assureur américain American International Group ne devraient probablement pas faire l'objet d'un rachat des assureurs chinois, selon un haut représentant de la commission chinoise de tutelle du secteur de l'assurance. A l'occasion d'une conférence, ce dernier a qualifié cette éventualité d'«improbable». Il n'aurait par ailleurs «jamais entendu parler» d'un projet impliquant China Life.
D.R. HORTON
Le premier constructeur de maisons individuels américain D.R. Horton a publié un perte plus profonde qu'attendu en raison du montant élevé de dépréciations comptabilisées enregistrées sur la période. Au quatrième trimestre, le groupe a accusé une perte de 799,9 millions de dollars, ou 2,53 dollars par action, contre une perte de 50,1 millions, ou 0,16 dollar par action un an plus tôt. Les analystes interrogés par Thomson Reuters tablaient sur une perte par action de 1,88 dollars pour un chiffre d'affaires de 1,72 milliard. Les ventes ont en fait reculé de 44% à 1,75 milliard de dollar
FANNIE MAE, FREDDIE MAC et GINNIE MAC
La Réserve fédérale américaine a présenté un nouveau plan visant à favoriser l'octroi de crédits à la consommation et aux petites et moyennes entreprises. La Fed s'est ainsi engagée à racheter jusqu'à 600 milliards de dollars de titres adossés à des prêts hypothécaires. La banque centrale américaine créera par ailleurs une facilité de 200 milliards de dollars, dont le but consistera à racheter des titres liés à des prêts à la consommation. La Fed rachètera jusqu'à 100 milliards de dettes émises par Fannie Mae, Freddie Mac et par les Federal Home Loan Banks.
GENERAL MOTORS
JP Morgan a relevé son estimation de perte 2009 à 25,25 dollars par action, contre 22 dollars auparavant. Au quatrième trimestre, le géant de Détroit devrait perdre 8,75 dollars par action, selon le bureau d'études. Selon des informations du quotidien économique américain The Wall Street Journal, le conseil d'administration de General Motors serait prêt à envisager un placement sous le régime des faillites, contre l'avis du PDG Rick Wagoner.
HEWLETT-PACKARD
Hewlett-Packard a confirmé hier soir les résultats préliminaires qu'il avait publiés la semaine dernière. Le plus important fabricant mondial d'ordinateurs personnels avait alors rassuré les investisseurs en dévoilant une performance trimestrielle, mais également des prévisions 2009 supérieures aux attentes. Hewlett-Packard est plus résistant que ses concurrents aux aléas de la conjoncture car une part importante des ventes provient d'activités récurrentes comme les fournitures pour imprimantes, les services ou les contrats de maintenance pour les matériels informatiques et les logiciels.
WARNER MUSIC
Warner Music a dévoilé un bénéfice surprise au quatrième trimestre clos fin septembre. Sur cette période, la troisième maison de disque mondiale a dégagé un bénéfice net en progression de 20% à six millions de dollars, soit quatre cents par action. Les analystes interrogés par Reuters s'attendaient en moyenne à une perte par action de deux cents. Le chiffre d'affaires a atteint 854 millions de dollars, en recul de 1,2%. Son repli s'élève à 5,2% à taux de change constant.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour… Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,…) et sur leurs perspectives à six mois.