L'euro est repassé au-dessus de 1,30 dollar mardi vers 13H45 GMT, pour la première fois depuis le 5 novembre, après la révision à la baisse du produit intérieur brut des Etats-Unis, qui a reculé de 0,5% au troisième trimestre (en rythme annuel) par rapport au précédent.
Le marché des changes était l'objet d'une forte volatilité mardi, l'euro passant de 1,28 à plus de 1,30 dollar en quelques minutes (1,3041 au plus haut). La veille, la monnaie unique avait déjà fait un véritable bond, passant de 1,2568 (au plus bas face au dollar) à 1,2958 (au plus haut) dollar pour un euro, suivant l'euphorie des marchés d'actions qui ont enregistré des hausses historiques, saluant le sauvetage du géant bancaire Citigroup.
Le produit intérieur brut des Etats-Unis a reculé de 0,5% au troisième trimestre (en rythme annuel) par rapport au précédent, selon la nouvelle estimation publiée mardi par le département du Commerce, qui avait annoncé initialement une baisse de 0,3%.
Autre mauvaise nouvelle sur le front américain, l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a confirmé mardi que la crise financière "la pire depuis les années 30" était loin d'être terminée, et que les dérèglements financiers devraient durer "jusqu'à fin 2009".
L'économie américaine devrait être en récession l'an prochain et connaître le ralentissement le plus marqué de toute la zone OCDE.
Enfin, la confiance des investisseurs, qui bénéficie mécaniquement à l'euro et ôte son attrait de valeur-refuge au billet vert, a été revigorée par l'annonce par les autorités américaines d'un ensemble de mesures destinées à soutenir le crédit à la consommation et le marché immobilier, qui vont mobiliser quelque 800 milliards de dollars.
Dans ce cadre, la Réserve fédérale américaine va reprendre jusqu'à 100 milliards de dette des organismes de refinancement hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac, et jusqu'à 500 milliards de leurs actifs adossés à des créances hypothécaires.