La majorité des indices actions européens ont réussi à terminer la séance dans le vert malgré le retournement à la baisse de Wall Street. Le recul plus fort qu'attendu du PIB américain au troisième trimestre a confirmé la dégradation de la conjoncture. Mais les investisseurs ont préféré saluer le plan de relance du crédit annoncé par la Fed de 800 milliards de dollars. Hier, les marchés avaient déjà fêté le "new Deal" d'environ 700 milliards ébauché par Barack Obama. L'indice CAC 40 a finalement clôturé en hausse de 1,18% à 3209,56 points. Le FTSE 80 a gagné 0,30% à 3021,23 points.
La fusion des titans miniers n'aura finalement pas lieu. Affecté par la crise, le groupe minier anglo-australien a abandonné son projet de rachat de son homologue Rio Tinto. Le P-DG de BHP Billiton, Marius Kloppers, a évoqué la chute des cours des matières premières qui a augmenté les risques" de l'opération. Le dirigeant a également rappelé les exigences de Bruxelles en matière de cessions d'actifs. La Commission européenne ordonnait notamment des cessions dans le minerai de fer, alors que l'ambition de BHP était de renforcer sa production de minerai. A Londres, les investisseurs ont semblé surpris par ce volte-face de BHP, dont le titre a progressé de plus de 7,65% à 1055 pence. A contrario, Rio Tinto a plongé de plus de 37,14% à 1540 pence.
A Paris, Axa (-2,38% à 13,12 euros) a réduit ses pertes au cours de la séance. La journée avait fort mal commencé pour le titre, perdant plus de 13% dans les premiers échanges après avoir été réservé à la baisse à l'ouverture. Les investisseurs réagissent à l'abaissement des prévisions de résultats de l'assureur pour 2008. Le résultat opérationnel 2008 devrait désormais se situer entre 3,6 et 4 milliards d'euros, selon les informations communiquées ce matin par le groupe. A l'occasion des dernières prévisions du groupe en date, en août dernier, Axa avait déclaré tabler sur un résultat opérationnel en ligne avec celui 2007, qui était de 4,96 milliards d'euros.
En revanche, Lafarge (+9,58% à 40,85 euros) s'est distingué. Le groupe a continué de profiter de l'annonce du plan de relance de l'économie américaine par le président élu Barack Obama.Ce plan pourrait atteindre un montant de 700 milliards de dollars. Il devrait notamment concerné les infrastructures, un secteur étroitement lié à celui de la construction. En outre, la Fed a aussi annoncé un plan de soutien de 800 milliards de dollars visant à soutenir le crédit, notamment lié à l'immobilier. Par ailleurs, Selon l'agence Xinhua, l'organe de presse officielle de la République populaire de Chine, le groupe français prévoit un énorme marché en Chine à la faveur de la reconstruction post-séisme au Sichuan.
Les chiffres macroéconomiques
Selon les chefs d'entreprise interrogés par l'Insee en novembre, la conjoncture industrielle s'est de nouveau nettement dégradée : l'indicateur synthétique du climat des affaires recule de sept points à 80 et se situe désormais à son niveau le plus bas depuis septembre 1993. Les entrepreneurs de l'industrie manufacturière estiment que leur activité passée a encore faibli. Les stocks de produits finis continuent de s'alourdir et sont jugés très supérieurs à leur niveau moyen de longue période.
Le PIB américain a reculé de 0,5% en rythme annuel au troisième trimestre selon la deuxième estimation présentée par le Département du Commerce.
Les prix des maisons individuelles ont plongé de 17,4% en septembre aux Etats-Unis en rythme annuel, à en croire les chiffres de l'indice Standard & Poor's / Case-Shiller.
L'indice de confiance des consommateurs américains, tel que calculé par le Conference Board, a rebondi à 44,9 en novembre, le recul du prix de l'essence contrebalançant les craintes liées à la hausse du chômage et à la chute des marchés financiers. En octobre, l'indice avait chuté à 38,8 (révisé de 38), son plus bas niveau historique.
A 17h40, l'euro cote 1,2988 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.