Au plus bas depuis cinq ans la semaine dernière, la Bourse de Paris s'est envolée lundi, le CAC 40 signant la deuxième plus forte hausse de son histoire (10,09%), réconfortée par la perspective de plans de relance aux Etats-Unis et en Europe.
L'indice vedette a gagné 290,85 points et s'est établi à 3.172,11 points dans un volume d'échange de 4,901 milliards d'euros, se reprenant fortement après trois séances de baisse.
C'est la deuxième plus forte hausse de l'histoire du CAC 40, créé en 1987, après celle du 13 octobre (+11,18%).
Les principales Bourses européennes ont également décollé: Londres a pris 9,84%, Francfort 10,34% et l'Eurostoxx 9,35%.
La semaine précédente, l'indice CAC 40 avait accusé une chute brutale de 12,46% et s'était établi à 2.881,26 points, la deuxième pire semaine de son histoire, portant ses pertes à 48,68% depuis le début de l'année. Elle avait même terminé jeudi sous les 3.000 points, une première depuis le 30 mai 2003.
"Cet envol n'est pas très étonnant. Le marché américain avait déjà rebondi vendredi avec la perspective d'une nomination de Timothy Geithner comme secrétaire au Trésor" et l'approche de la fin du mois "a ravivé les quelques velléités d'achat chez les investisseurs", a affirmé Yves Marçais, vendeur actions chez Global Equities.
Après avoir ouvert en forte hausse, le CAC 40 n'a cessé de gagner du terrain, s'envolant dans l'après-midi dans le sillage de Wall Street, rassurée sur l'avenir du géant bancaire Citigroup qui va bénéficier d'un plan massif de soutien des autorités américaines.
"L'aide massive à Citigroup et les annonces de programmes de relance ont mis du baume au coeur au marché, d'autant plus volatil que le volume des échanges était peu étoffé", a-t-il ajouté.
"C'est un rebond technique attendu suite à la bonne tenue de Wall Street et aux nominations du cabinet Obama", a renchéri Jean-Bernard Parenti gérant chez SwissLife Gestion Privée.
Peu après la clôture de la Bourse de Paris, le président élu Barack Obama a confirmé lundi la nomination de l'équipe qui sera en charge de l'économie à la Maison Blanche: Timothy Geithner comme secrétaire au Trésor, et celle de Lawrence Summers comme directeur du conseil économique national de la Maison blanche. La nomination de Timothy Geithner avait déjà été annoncée dimanche par l'entourage M. Obama.
Le marché parisien était aussi soutenu par la perspective d'un probable plan de relance aux Etats-Unis. Celui-ci pourrait se monter à 700 milliards de dollars en deux ans, selon le Washington Post, soit l'un des plans de relance les plus massifs depuis le New Deal de Franklin D. Roosevelt.
De son côté, le ministre des Finances britannique, Alistair Darling, a présenté un plan de relance budgétaire, d'un montant évalué à 20 milliards de livres, quelque 1% du produit intérieur brut du Royaume-Uni.
S'agissant de mesures de relance à l'échelle européenne, la chancelière Angela Merkel a mis en garde contre toute "précipitation" à l'issue d'un conseil des ministres franco-allemand.
Profitant du plan de soutien à Citigroup, les valeurs bancaires ont évolué en forte hausse. BNP Paribas a bondi de 8,39% à 39,00 euros, Crédit Agricole de 12,57% à 7,74 euros et Société Générale 3,16% à 28,39 euros. Seule Dexia a perdu 1,69% à 3,13 euros.
De son côté, Sanofi-Aventis qui avait plongé vendredi, s'est envolé de 14,85% à 29,86 euros.
Enfin, Renault (+11,08% à 16,33 euros) et Peugeot (+10,12 à 13,43 euros) se sont bien comportés. Le président Nicolas Sarkozy a répété que la France et l'Allemagne étaient déterminées à défendre leur industrie automobile.