Les marchés actions américains devraient prolonger leur descente. Si l'annonce de la montée du prince saoudien Alwaleed au capital de Citigroup a eu un impact favorable sur les futures sur indice, la nouvelle forte hausse des inscriptions au chômage a en revanche jeté un froid. Celles-ci ont en effet atteint un plus haut de 16 ans et renforcent les craintes des investisseurs au sujet des perspectives économiques. Trente minutes avant le début de la séance, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 perdent respectivement 20 points à 792,50 points et 22,75 points à 1069,75 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a une nouvelle fois décroché sur de statistiques économiques décevantes et alors que l'espoir d'un plan de soutien au secteur automobile semble s'envoler. Le S&P 500, le principal indice de référence des gestionnaires d'actifs aux Etats-Unis, et le Nasdaq sont désormais à leur niveau le plus bas depuis plus de 5 ans. Sur le plan économique, le recul supérieur aux attentes des prix à la consommation a accentué les craintes de déflation. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 5,07% à 7997,28 points, tandis que le Nasdaq Composite a dévissé de 6,53% à 1386,42 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 546 000 au cours de la semaine qui s'est terminée le 15 novembre contre 515 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 516 000). Il s'agit d'un chiffre supérieur aux attentes des marchés, qui tablaient sur 503 000 inscriptions.
L'indice de la Fed de Philadelphie pour le mois de novembre et l'indice des indicateurs avancés pour le mois d'octobre seront publiés à 16 heures.
Les valeurs à suivre
GENERAL MOTORS
General Motors aurait refusé d'écouter ses conseillers l'invitant à se préparer à une mise en faillite, a rapporté le "Wall Street Journal" citant une source proche du dossier. Le constructeur automobile américain ne souhaiterait pas dégrader davantage la confiance de ses clients potentiels. Dans son article, le quotidien économique établit la comparaison avec Lehman Brothers qui ne s'était pas préparée à sa mise en faillite.
HALLIBURTON
Halliburton a annoncé mercredi soir qu'il était bien positionné pour surmonter les effets du retournement économique et de la baisse du prix du pétrole. A l'occasion d'une réunion investisseurs, la société de services pétroliers s'est dit même prête à profiter de la crise pour étudier des acquisitions. Mais, le géant américain a concédé que la crise financière mondiale et la volatilité des prix des matières premières l'empêcheraient sans doute d'atteindre l'année prochaine son objectif long terme d'une croissance de 20% par an du chiffre d'affaires.
LIMITED BRANDS
Limited Brands a dégagé au troisième trimestre un bénéfice net en chute de 66% en raison d'une baisse des ventes liée à la crise économique. Les résultats sont néanmoins ressortis supérieurs aux attentes de Wall Street. Le propriétaire de la célèbre chaîne de lingerie Victoria's Secret a réalisé un bénéfice net de 4,17 millions de dollars, soit un cent par action, contre 12,1 millions de dollars, ou 3 cents un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a reculé de 4% à 1,84 milliard de dollars.
CITIGROUP
Hier, le prix de l'action Citigroup fondait d'un quart de sa valeur, tombant à 6,40 dollars. Un plus bas de 13 ans pour le groupe, avec une capitalisation de 35 milliards de dollars contre 270 milliards en 2006 ! Une dégringolade qui s'expliquait par les craintes de faillite concernant le groupe chez les investisseurs. Aujourd'hui, toutefois, l'action rebondit en avant bourse, avec une hausse de 6,3% à la suite d'une information de CNBC, selon laquelle le prince saoudien Alwaleed envisageait de porter sa participation dans Citigroup à 5%.
PEPSICO
Pepsico a confirmé ses prévisions 2008. A l'occasion d'une réunion investisseurs organisée par Morgan Stanley, le fabricant de sodas a déclaré qu'il continuait, malgré la crise, d'anticiper un bénéfice net par action 2008, hors éléments exceptionnels, compris entre 3,67 et 3,68 dollars. Les analystes interrogés par Thomson Reuters tablaient en moyenne sur un BPA, hors exceptionnels, de 3,67 dollars.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.