La baisse des derniers jours devrait se confirmer sur les marchés américains, alors que les futures laissent prévoir une ouverture mitigée. Toujours inquiets concernant la santé de l'économie, les investisseurs continuent à éviter les marchés actions. Les regards devraient se tourner aujourd'hui vers le compartiment automobile, où plusieurs valeurs sont à la peine. Peu avant l'ouverture, les futures sur les indices S&P 500 et Nasdaq-100 étaient respectivement en baisse de 3 points à 848,00 points et en hausse de 6 points à 1 164,50 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en nette baisse après être pourtant repassé un moment en territoire positif. Les mauvaises nouvelles s'accumulent sur le front macroéconomique : le Japon a annoncé son entrée en récession et l'association américaine des économistes d'entreprise anticipe une récession prolongée aux Etats-Unis. Les valeurs financières ont été à l'avant-garde de la baisse, notamment Citigroup qui a annoncé 50 000 suppressions de postes. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 2,63% à 8273,58 points, tandis que le nasdaq composite a cédé 2,29% à 1482,05 points.
Les chiffres macroéconomiques
Selon les chiffres du Département du Travail américain, l'indice des prix à la production d'octobre 2008 a chuté de 2,8% aux tats-Unis, soit une baisse record avec les prix de l'essence.
Les valeurs à suivre
FORD
Ford a annoncé qu'il allait céder 20,4% sur les 33,4% qu'il possède au sein du groupe japonais Mazda Motor Corp, pour un total de 540 millions de dollars (425 millions d'euros). Le constructeur automobile américain entend ainsi renflouer sa trésorerie, alors qu'il est en mal de liquidités. Mazda a précisé que Ford resterait son principal actionnaire avec une participation de 13%. Les deux groupes entendent également conserver leurs liens stratégiques. Mazda va lui-même reprendre 6,87% de son capital. Les autres repreneurs n'ont pas encore été annoncés.
HEWLETT-PACKARD
Hewlett-Packard a dévoilé des résultats préliminaires trimestriels et des perspectives 2009 supérieurs aux attentes. Au quatrième trimestre, le fabricant de matériel informatique a dégagé un bénéfice par action de 84 cents. Hors éléments exceptionnels, il s'est élevé à 1,03 dollar, soit 3 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Les ventes ont atteint 33,6 milliards de dollars, en hausse de 19% (+16% à taux de change constants). En excluant l'impact de l'acquisition d'EDS, le chiffre d'affaires a progressé de 5% (+2% à taux de change constants).
HOME DEPOT
Home Depot a enregistré une baisse de 31% de son bénéfice au troisième trimestre à 756 millions de dollars, ou 45 cents par action, contre 1,09 milliard de dollars ou 60 cents par action un an plus tôt. Les résultats du numéro un mondial des magasins de bricolage et d'aménagement intérieur ont cependant dépassé les attentes, puisque le consensus Reuters tablait sur un BPA de 38 cents. Le groupe a indiqué que ses ventes annuelles risquaient d'être plus faibles que prévu en raison du ralentissement de la consommation.
YAHOO!
Yahoo! a annoncé le départ de Jerry Yang, co-fondateur du portail Internet, de son poste de directeur général. Il était revenu à la tête du groupe en juin 2007. A ce poste, Jerry Yang avait favorisé le maintien de l'indépendance de Yahoo! et avait été jugé responsable de l'abandon par Microsoft de son offre de rachat de 47,5 milliards de dollars. L'action Yahoo! a clôturé hier à 10,63 dollars, très largement en dessous des 33 dollars proposés par le numéro un mondial des logiciels.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.