Wall Street devrait ouvrir dans le rouge alors que les mauvaises nouvelles s'accumulent sur le front macroéconomique. Alors que le Japon a annoncé son entrée en récession, l'association américaine des économistes d'entreprise a confirmé la récession des USA et dévoilé des perspectives plus sombres encore. Comme en résonance, la Fed de New York a annoncé une chute de l'activité manufacturière dans son Etat. Sur le front des valeurs, le distributeur Loewe a révisé à la baisse ses prévisions. A 15h, les futures sur S&P 500 et Nasdaq 100 cèdent respectivement 8 et 9,5 points à 852 et 1147 points.
Vendredi à Wall Street
Wall Street a cédé plus de la moitié de ses gains de la veille. Le recul bien plus important qu'attendu des ventes au détail en octobre est un nouveau signe tangible de l'entrée en récession des Etats-Unis. Le rebond surprise de l'indice de la confiance des consommateurs a été ignoré. Les valeurs technologiques ont été handicapées par la prévision de Nokia d'un recul du marché des téléphones portables en 2009. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 3,82% à 8497,31 points et a cédé 4,98% sur la semaine. L'indice Nasdaq Composite a perdu respectivement 5% et 7,92% à 1516,85 points.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice de la Fed de New York est ressorti à - 25,43 points en novembre, contre - 24,62 points en octobre. Les économistes tablaient sur - 26. L'indice, censé mesurer l'activité industrielle de l'Etat de New York, est au plus bas depuis sa création en juillet 2001.
La production industrielle et le taux d'utilisation des capacités de production pour le mois d'octobre seront publiés sont attendus à 15h15.
Les valeurs à suivre
CITIGROUP
Citigroup a confirmé le lancement d'un vaste plan de suppression d'emplois. Au total, les effectifs de la banque américaine comptent 350 000 personnes. La direction table sur des départs naturels mais également des licenciements pour atteindre le chiffre de 50 000 suppressions de postes. Vikram Pandit, le PDG du groupe a également annoncé une baisse de 20% de ses dépenses par rapport à ses pics historiques. Le groupe s'est dit dans une situation financière "très solide".
GENERAL MOTORS
La Maison blanche a déclaré qu'elle n'était pas favorable à l'octroi d'une nouvelle aide pour le secteur automobile américain en grande détresse. "L'administration ne veut pas que les constructeurs automobiles américains fassent faillite, et nous soutenons une aide aux constructeurs", a toutefois souligné la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino dans un communiqué. Mais elle a souligné que ce soutien devrait provenir du programme de 25 milliards de dollars de prêts déjà attribués au secteur pour lui permettre de développer des modèles plus écologiques. Par ailleurs, General Motors va céder sa participation de 3,02% dans Suzuki Motor pour 232 millions de dollars (184 millions d'euros). Le géant de Détroit en grande difficulté a besoin de renflouer sa trésorerie. Le groupe japonais et le constructeur automobile américain ont précisé dans un communiqué qu'ils continueraient de collaborer dans les pays émergents ainsi que dans le développement de nouvelles technologies.
GOLDMAN SACHS
Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs, ainsi que six autres hauts dirigeants, ne toucheront pas de prime de fin d'année au titre de 2008, a annoncé la banque dimanche. Les sept patrons de Goldman devront donc composer avec leur seul salaire de base, soit 600 000 dollars chacun. L'an passé, M. Blankfein avait empoché pas moins de 68,5 millions de dollars. Ce choix de la direction fait suite à la décision de banques de plus en plus nombreuses de faire une croix sur des bonus qui deviennent difficiles à justifier.
LOWE'S : bénéfice trimestriel
Lowe's a publié un bénéfice net par action de 0,33 dollar au troisième trimestre 2008-2009, alors que les analystes interrogés par Reuters attendaient un BPA de 0,28 dollar. Le chiffre d'affaires a progressé de 1,4% à 11,7 milliards de dollars, soit 100 millions de plus que ce que le marché attendait. En revanche, le numéro deux des magasins de bricolage et d'aménagement intérieur a prévu des résultats inférieurs au consensus au quatrième trimestre. Il prévoit un BPA compris entre 0,08 et 0,16 dollar, alors que les analystes tablaient sur 0,18 dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.