Les marchés actions américains sont en net repli après une séance d'hier marquée par des rachats à bon compte. Le recul bien plus important qu'attendu des ventes au détail en octobre est un nouveau signe tangible de l'entrée en récession des Etats-Unis. Dès lors, le rebond de l'indice de confiance du Michigan a été ignoré. Sur le front des valeurs, Citigroup envisagerait de supprimer 10 000 emplois alors que Sun Microsystems supprimera plus de 15% de ses effectifs. A 17h30, le Dow Jones affichait un recul de 2,85% à 8583,65 points. Le Nasdaq Composite cédait lui 3,56% à 1539,79 points.
Sun Microsystems affiche un repli limité à 1,47% à 4,02 dollars à la suite de l'annonce de la suppression de 15% à 18% de ses effectifs. Après les prévisions décevantes de Cisco Systems sur ses ventes, la semaine dernière, et celles d'Intel, mercredi, le groupe d'informatique apporte une nouvelle preuve de la dégradation des perspectives des sociétés du segment technologique. Mais à la différence de ses deux compatriotes en très bonne santé opérationnelle, Sun Microsystems était encore en convalescence lorsque la crise a frappé.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les ventes au détail se sont repliées de 2,8% en octobre après une baisse de 1,3% (chiffre révisée de -1,2%) en septembre. Le consensus tablait sur une baisse de 2%. Hors automobile, les ventes ont reculé de 2,2%, après une baisse de 0,5% en septembre (chiffre révisé de -0,6%). Le consensus était fixé à -1,2%.
L'indice de confiance des ménages américains calculé par l'Université du Michigan est ressorti à 57,9 en novembre, en première estimation, contre 57,6 en octobre. Les économistes tablaient en moyenne sur 56.
Les valeurs à suivre
CITIGROUP
Citigroup envisage de supprimer au moins 10.000 emplois supplémentaires dans son activité de banque d'investissement et dans d'autres divisions à travers le monde, a rapporté vendredi le "Wall Street Journal". Selon des sources proche du dossier citées par le quotidien, le directeur général Vikram Pandit aurait demandé à la direction du personnel de réduire le poste salaires d'au moins 25%. Le nombre de gens licenciés pourrait être réduit si des postes à haut salaire étaient supprimés.
FREDDIE MAC
Freddie Mac a accusé au troisième trimestre une perte de 25,3 milliards de dollars, soit 19,44 dollars par action liée à des provisions sur créances douteuses et des dépréciations de crédits d'impôts. Le géant américain du refinancement de crédits immobiliers, au bord de la faillite a été placé sous le contrôle de l'Etat en septembre dernier. Le groupe a précisé que ses fonds propres étaient, au 30 septembre, négatifs de 13,8 milliards de dollars.
JC PENNEY
JC Penney a enregistré un bénéfice net de 124 millions de dollars ou 52 cents par action, contre 261 millions ou 1,17 dollar par action un an plus tôt. Le consensus Reuters tablait sur un BPA de 53 cents. Le groupe de distribution américain a vu son chiffre d'affaires chuter de 8,7% à 4,32 milliards. Les ventes de magasins ouverts depuis au moins un an ont baissé de 10,1%. Affecté par le ralentissement de la consommation, JC Penney s'attend à une baisse de 9 à 11% de ses ventes à surface comparable au quatrième trimestre.
SUN MICROSYSTEMS
Le groupe d'informatique Sun Microsystems a annoncé la suppression de 5000 à 6000 emplois, soit de 15% à 18% de ses effectifs. Le groupe de Santa Clara (Californie) souhaite ainsi adapter sa structure de coûts à l'évolution du climat économique mondial. La société souhaite réduire ses coûts de 700 à 800 millions de dollars sur une base annuelle. Cette restructuration se traduira par une charge de 375 à 450 millions de dollars sur l'exercice. Ces réductions de coûts devraient commencer à se faire sentir au cours du troisième trimestre de l'exercice.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.