La Bourse de Paris a terminé en hausse vendredi, le CAC 40 prenant 0,67%, limitant largement ses gains en fin de séance, dans un marché peu actif et volatil toujours préoccupé par de mauvais indicateurs économiques.
L'indice vedette a pris 22,01 points à 3.291,47 points dans un volume d'échanges très modéré de 4,043 milliards d'euros, confirmant son rebond de la veille (+1,10%).
Londres a gagné 1,53%, Francfort 1,31% et l''Eurostoxx 50 1,15%.
Après avoir évolué depuis l'ouverture en nette hausse, prenant même plus de 3% dans l'après-midi, le marché s'est sérieusement essoufflé en fin de séance, à la suite du fort repli de la Bourse de New York.
"Les volumes sont très faibles. On est toujours dans le règne du marché de flux, c'est-à-dire que pas mal de fonds spéculatifs vendent pour se couvrir et trouvent en face des acheteurs qui veulent faire de bonnes affaires", estime Jean-Bernard Parenti, gérant chez SwissLife Gestion Privée.
Dans ce contexte, "les gérants et les investisseurs de long terme sont dans une optique où ils ne veulent pas perdre plus d'argent" et se tiennent à l'écart du marché, précise-t-il.
En outre, les investisseurs ont dû composer avec de nombreuses mauvaises nouvelles macroéconomiques, même si la plupart les ont déjà intégrées.
Aux Etats-Unis, les ventes de détail ont reculé de 2,8% en octobre par rapport à septembre soit la plus forte baisse depuis son lancement sous sa forme actuelle en 1992 et bien plus que prévu par les analystes.
"Ces chiffres devraient continuer à se dégrader dans les prochains mois dans un contexte de hausse rapide du chômage, de la baisse des cours et d'une nette restriction du crédit", estime James Knightley, économiste chez ING.
De leur côté, les prix à l'importation ont chuté en octobre de 4,7% sur un mois, le plus fort recul depuis la première publication de cette statistique en 1988.
Seule éclaircie outre-Atlantique, l'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par l'Université du Michigan est ressorti en hausse en novembre alors que les analystes tablaient en moyenne sur une légère baisse.
Le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a noté quant à lui "un début d'amélioration" sur les marchés du crédit, grâce aux efforts concertés des banques centrales, mais a reconnu que la situation était encore loin d'être stabilisée.
Par ailleurs, l'Office statistique européen Eurostat a indiqué que la zone euro était entrée en récession pour la première fois depuis sa création en 1999, avec un recul de 0,2% de son produit intérieur brut au troisième trimestre par rapport au précédent.
Dans ce climat morose, le marché a plutôt tiré profit de la résistance de certaines entreprises françaises après la publication de leurs résultats trimestriels.
Vallourec s'est envolé (+6,98% à 83,79 euros), après avoir relevé ses objectifs pour 2008 et s'être montré optimiste pour 2009 malgré une baisse de son résultat net sur neuf mois. Technip quant à lui a pris 11,34% à 23,27 euros.
De même, Scor a gagné 10,46% à 14,79 euros, ses résultats du troisième trimestre bien qu'en baisse ressortant supérieurs au consensus.
EADS, qui a relevé sa prévision de bénéfice d'exploitation pour 2008, a bondi de 3,66% à 12,31 euros.
Parmi les bancaires, Dexia s'est effondré (-10,98% à 4,45 euros), plombé par l'annonce d'une perte de 1,544 milliard d'euros au troisième trimestre et Société Générale a perdu 0,93% à 37,84 euros. En revanche BNP Paribas a pris 1,31% à 46,80 euros, Crédit Agricole 0,37% à 9,43 euros après un résultat net en baisse de 61,7% au troisième trimestre.
Havas a été pénalisé, après des résultats décevants, perdant 9,26% à 1,47 euro.