Wall Street devrait ouvrir à proximité de l'équilibre, mais avec un biais négatif. Les investisseurs ont poussé un ouf de soulagement après la publication par le distributeur Wal-Mart de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Mais l'annonce d'une forte hausse des demandes hebdomadaires d'allocation chômage a ensuite refroidi l'ambiance. Il faudra également compter avec la révision en baisse des objectifs d'Intel. Quarante minutes avant le début des échanges, les futures sur le S&P 500 grappillent 0,25 point à 853,75. Ceux sur le Nasdaq 100 cèdent 8,75 points à 1154,75 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a clôturé largement dans le rouge hier, pour la troisième séance consécutive. Les marchés s'inquiètent toujours de la santé de l'économie, et notamment de la consommation. Les marchés ont par ailleurs été ébranlés par la révision du plan Paulson : l'administration préfère investir directement dans le capital des banques. Le profit warning présenté par Best Buy a achevé de déprimer les investisseurs sur le marché new-yorkais. Le Dow Jones a chuté de 4,73% à 8 283 points, tandis que le Nasdaq reculait de 5,17% à 1 499 points et que le S&P dégringolait de 5,19% à 852 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 516 000 au cours de la semaine qui s'est terminée le 8 novembre contre 484 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 481 000). Il s'agit d'un chiffre supérieur aux attentes des marchés, qui tablaient sur 479 000 inscriptions.
Le déficit commercial américain s'est établi à 56,5 milliards de dollars en septembre, contre 59,1 milliards en août. Le consensus tablait sur un déficit de 57 milliards.
Les valeurs à suivre
APPLIED MATERIALS
Applied Materials a dévoilé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et annoncé 1800 suppressions de postes, soit 12% de ses effectifs. Au quatrième trimestre, clos fin octobre, l'équipementier pour le secteur des semi-conducteurs a affiché un bénéfice net en baisse de 45% à 231 millions de dollars, soit 17 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le BPA s'est élevé à 20 cents. Les analystes interrogés par Thomson Reuters visaient en moyenne un bénéfice par action de 14 cents. Les ventes ont reculé de 14% à 2,04 milliards de dollars.
CITIGROUP
Le conseil d'administration de Citigroup serait de plus en plus mécontent des performances du géant bancaire, et certains de ses membres envisageraient de remplacer Sir Win Bischoff, l'actuel président du groupe, selon les informations du Wall Street Journal. Richard Parsons, le président de Time Warner et membre du conseil de Citigroup, serait pressenti pour prendre la place de M. Bischoff. Il s'agit de l'un des seuls administrateurs dotés d'une expérience du secteur des services financiers, et fait partie de l'équipe de transition économique de Barack Obama.
INTEL
Le numéro un mondial du secteur des semi-conducteurs, Intel, a fortement révisé en baisse ses prévisions de ventes. «Le chiffre d'affaires est touché par une demande significativement plus faible qu'attendu dans toutes les zones géographiques et sur tous les segments de marché», a déclaré la firme de Santa Clara (Californie). Cette dernière a abaissé de plus d'un milliard de dollars sa prévision de chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre. Celui-ci est attendu entre 8,70 et 9,30 milliards de dollars, à comparer avec une précédente fourchette de 10,1 à 10,9 milliards de dollars. Les analystes interrogés par Thomson Reuters visaient en moyenne 10,3 milliards de dollars.
WAL-MART
Wal-Mart a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes grâce à sa politique de prix bas mais révisé à la baisse ses objectifs annuels en raison de l'évolution rapide des taux de change. Au troisième trimestre, le numéro un mondial de la grande distribution a dégagé un résultat net en hausse de 10% à 3,14 milliards de dollars, ou 0,80 dollar par action. Par action, le bénéfice des opérations continues est ressorti à 0,77 dollar. Les analystes interrogés par Thomson Reuters visaient 0,76 dollar. Sur la période, le chiffre d'affaires a progressé de plus de 7% à 97,6 milliards.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.