La Bourse de Paris devrait ouvrir sur une nouvelle baisse jeudi matin, le contrat à terme sur le CAC 40 cédant 0,86% une quarantaine de minutes avant le début de la séance, dans le sillage d'un regain d'inquiétude à Wall Street et Tokyo.
L'indice vedette a essuyé mercredi une deuxième séance consécutive de très net repli, perdant 3,07% et pâtissant des inquiétudes quant à l'impact de la crise économique sur les entreprises.
La Bourse de New York a elle aussi fini en forte baisse, pour la troisième séance d'affilée, paniquée par la déprime du consommateur américain à l'approche des fêtes: le Dow Jones a chuté de 4,73% et le Nasdaq 5,17%.
A Tokyo, l'indice Nikkei a clôturé la séance de jeudi par un plongeon de 5,25%, dans un marché désespéré par la volte-face de Washington qui a renoncé à acheter les actifs toxiques des banques, et par l'appréciation galopante du yen face au dollar et à l'euro.
Le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson a estimé mercredi qu'il était plus simple et plus efficace d'investir directement au capital des banques plutôt que de leur racheter leurs actifs pourris.
Il a indiqué que les 700 milliards de dollars débloqués par le Congrès en octobre pour sauver le système financier pourraient aussi être utilisés pour soutenir l'accès des consommateurs au crédit et pour réduire les risques de saisies immobilières. Mais il a exclu que ces aides puissent bénéficier aux constructeurs automobiles américains qui éprouvent les pires difficultés.
Les inquiétudes sur la croissance ont continué à peser sur les cours du brut, le prix du baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre s'approchant des 55 dollars jeudi en Asie.
Sur le front macroéconomique, l'Allemagne a connu une récession technique avec deux trimestres consécutifs de recul de son Produit intérieur brut: selon une estimation provisoire, le PIB a baissé de 0,5% au troisième trimestre par rapport au précédent, après s'être contracté de 0,4% au deuxième trimestre.
Les investisseurs attendent désormais, aux Etats-Unis, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage et les chiffres du commerce extérieur de septembre à 14H30 (13H30 GMT), avant les stocks de pétrole brut à 16H35 (15H35 GMT).
Par ailleurs, le géant américain de la distribution Wal-Mart publiera ses résultats du troisième trimestre avant l'ouverture de Wall Street, une annonce d'autant plus surveillée que la résistance de la consommation avait limité le ralentissement de la première économie mondiale au premier semestre.
VALEURS A SUIVRE:
GDF SUEZ a vu son chiffre d'affaires et son résultat brut d'exploitation (Ebitda) progresser fortement sur les 9 premiers mois de l'année, respectivement de 18% et 19%, grâce notamment aux prix élevés de l'énergie et à l'augmentation de sa production d'hydrocarbures.
CAPGEMINI a publié un chiffre d'affaires en hausse de 0,5% au troisième trimestre et légèrement supérieur aux attentes, à 2,098 milliards d'euros, et a confirmé ses objectifs annuels.
STMICROELECTRONICS: le leader mondial des composants informatiques Intel a révisé à la baisse mercredi ses prévisions de chiffre d'affaires pour le 4e trimestre, qui devrait s'établir entre 8,7 et 9,3 milliards de dollars, au lieu des 10,1 à 10,9 milliards de dollars précédemment attendus.
LAFARGE: l'agence de notation financière Moody's a placé sous surveillance négative la note sur la dette du groupe de matériaux de construction français, après l'annonce qu'il n'était "pas en mesure de confirmer" ses objectifs pour 2010.
NATIXIS a accusé une perte nette de 234 millions d'euros au troisième trimestre, à cause de l'aggravation de la crise financière. Ce résultat, quoique négatif, est cependant supérieur aux attentes des analystes.
Par ailleurs, le directeur général de la banque Dominique Ferrero a annoncé dans Les Echos qu'il souhaitait se désengager de certaines activités complexes, après avoir subi une lourde perte sur les marchés en octobre.
ARKEMA a dégagé au troisième trimestre un bénéfice net en hausse de 8,1% à 40 millions d'euros, et s'est montré prudent sur ses perspectives pour l'ensemble de l'année.
TECHNIP a relevé sa prévision de marge opérationnelle pour 2008 au-dessus de 8%, après avoir publié au troisième trimestre un bénéfice net en hausse de 59,1% à 121,1 millions d'euros.
IPSOS a vu son chiffre d'affaires croître de 5,9% au troisième trimestre, à 234,2 millions d'euros, et confirmé ses objectifs pour 2008.