Les marchés actions européens devraient tenter de rebondir après leur forte chute de la veille. Les mauvaises s'accumulant sur le front des sociétés, les investisseurs s'inquiètent de la sévérité de la crise actuelle. En Allemagne, la banque en difficulté Hypo Real Estate a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes, à contrario de sa consoeur italienne UniCredit. L'assureur Swiss Life n'atteindra pas son objectif de bénéfice 2008. En France, EDF et Veolia ont publié leurs chiffres d'activité trimestriels.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une nouvelle grande bougie noire de 132 points, précédée d'un gap baissier. En terminologie japonaise, ce chandelier présente toutes les caractéristiques d'une reprise de contrôle du marché par les forces vendeuses. A l'approche du support à 3320 points (50% de retracement du dernier mouvement haussier), une reprise technique est possible mais pas certaine. En effet, en raison de la faiblesse persistante des places américaines et asiatiques, l'indice parisien a toutes les probabilités de poursuivre son érosion : la tendance reste orientée à la baisse. Dans cette optique, le bureau d'études DayByDay conserve son avis négatif sur le CAC 40 pour viser le support à 3320 points puis 3180 points.
Les valeurs à suivre
DEXIA
Dexia a gagné 2,88% à 5,14 euros hier, s'offrant la première place du CAC 40 dans un marché en net recul. Des sociétés d'assurance américaines appartenant aux hommes d'affaires Warren Buffett et Wilbur Ross discuteraient du rachat de tout ou partie de FSA, la filiale américaine de rehaussement de crédit de Dexia. C'est en tout cas ce qu'affirme le quotidien belge "De Tijd" sur son site internet, en précisant que "l'opération en est au stade final". Le groupe franco-belge doit présenter vendredi une revue stratégique de ses activités lors de la publication des résultats du troisième trimestre.
EDF
Le chiffre d'affaires 9 mois du groupe EDF s'est élevé à 45,6 milliards d'euros, en croissance de 6,9%, et en croissance organique de 9,7%. «La croissance est portée par les évolutions de prix et de tarifs, principalement à l'international, et dans une moindre mesure par la croissance des volumes d'électricité et de gaz vendus, en raison notamment de conditions climatiques plus froides, plus proches des normales saisonnières», a expliqué l'électricien. Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires a atteint 13,4 milliards d'euros, en croissance de 8,3%. La croissance organique est de 11,1%.
VEOLIA ENVIRONNEMENT
Butler Capital Partners a annoncé avoir cédé à Veolia Transport, filiale de Veolia Environnement, sa participation de 38% au sein de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM). Le fonds de capital investissement n'a pas précisé le montant de la transaction. Veolia Transport, qui possède déjà 28% de la compagnie maritime acquis lors de sa privatisation en 2006, a indiqué se trouver "en attente d'une décision de la Commission européenne" autorisant l'opération. Le groupe détiendra ainsi 66% du capital de la SNCM, tandis que l'Etat en possède toujours 25%.
VILMORIN
Le semencier annoncera son chiffre d'affaires du premier trimestre 2008-2009 après Bourse. Vilmorin a publié un chiffre d'affaires au titre de l'exercice 2007-2008, clos fin juin, de 896,9 millions d'euros, en progression de 11,5%. A données comparables, la croissance a atteint 13,4%. La croissance du semencier a été tirée par son activité grandes cultures, dont les ventes sont ressorties à 502,5 millions d'euros, en hausse de 16,5%. A données comparables, l'augmentation a été de 21,2%.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent la production industrielle de la zone euro pour le mois de septembre à 11 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,2611 face au dollar américain.
Hier à Paris
Les marchés actions européens ont creusé leurs pertes tout au long de la journée pour clôturer en forte baisse, au terme d'une séance marquée par des échanges limités en ce jour férié. La hausse de l'indice ZEW en novembre n'a pas réussi à remonter le moral des investisseurs, qui se sont particulièrement détournés des valeurs bancaires de l'indice vedette parisien. Seule Dexia a réussi à rester dans le vert après des rumeurs d'intérêt pour sa filiale FSA. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 4,83% à 3336,41 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a perdu 5,20% à 3149,89 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en baisse alors que le ralentissement économique continue de dégrader les résultats et les perspectives des sociétés américaines. La chaîne de cafés, Starbucks, et le conglomérat, Tyco, en ont respectivement apporté la preuve. Symptôme de cette inquiétude au sujet de la conjoncture économique, le cours du brut est repassé sous les 59 dollars. L'annonce de nouvelles mesures pour les propriétaires immobiliers en difficulté n'a pas permis de renverser la vapeur. Le Dow Jones a clôturé en repli de 1,99% à 8693,36 points. Le Nasdaq Composite a cédé 2,22% à 1580,90 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.