La Bourse de Paris a clôturé en très forte baisse mardi, le CAC 40 dégringolant de 4,83% dans un faible volume de titres échangés, alors que le marché s'affolait des développements de la crise et des difficultés des entreprises.
L'indice vedette a abandonné 169,34 points à 3.336,41 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,574 milliards d'euros, après avoir lâché brièvement plus de 5% en fin de séance. Il avait terminé lundi en hausse de 1,06%.
De leur côté, Londres a lâché 3,57% et Francfort 5,25%, tandis que Milan s'effondrait de 6,20%. L'Eurostoxx 50, quant à lui, a cédé 5,42%.
Alors que l'optimisme suscité la veille par le plan de relance chinois s'estompait largement, les places européennes n'ont pas été rassurées par la publication de l'indice ZEW: mesurant le moral des investisseurs allemand, ce dernier est nettement remonté en octobre, plus qu'attendu par les économistes.
Les marchés ont creusé leurs pertes dans le sillage de la Bourse de New York, qui a ouvert en très net repli.
Affolés par la dégradation de l'ENVIRONNEMENT économique, les investisseurs restent focalisés sur les perspectives moroses des entreprises, alors que le géant automobile américain General Motors (GM) se trouve au bord du dépôt de bilan.
"On se demande comment General Motors pourrait être sauvé. Leurs produits, de gros véhicules gourmands en carburant, ne séduisent plus les consommateurs, et apporter un soutien public à GM ne ferait que lui accorder un sursis", estime Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
"La crise bancaire est devenue une crise de crédit à la consommation et les entreprises vont en souffrir énormément", analyse-t-il par ailleurs.
Pour M. Marçais, la faiblesse des échanges sur le marché parisien, "naturelle" pour un jour férié, s'explique "aussi" par la prudence des investisseurs: "beaucoup sont réticents à prendre des risques avant la fin de l'année. Ceux qui ont perdu beaucoup d'argent se doivent d'être moins exposés aux marchés actions", explique-t-il.
Les valeurs automobiles, plombées par les déboires de GM, se sont nettement repliées: Peugeot a lâché 5,93% à 17,04 euros, Michelin 7,59% à 38,44 euros et Renault 4,63% à 20,60 euros.
Les valeurs financières se sont effondrées: Axa a dégringolé de 9,41% à 14,78 euros, Crédit Agricole a perdu 6,83% à 10,43 euros, Société Générale 8,31% à 42,91 euros et BNP Paribas 8,33% à 48,29 euros.
En revanche, Dexia a terminé à contre-courant du marché (+2,80% à 5,14 euros): la banque franco-belge a confirmé avoir donné mandat à un administrateur délégué pour trouver les moyens de réduire le risque lié à sa filiale américaine FSA.
France Telecom a quant à lui reculé de 3,63% à 19,24 euros, alors qu'il avait évolué dans le vert en cours de matinée, après la réussite d'un emprunt de 611,4 millions d'euros sur le marché obligataire.
En queue des valeurs vedettes, LVMH a chuté de 11,25% à 43,76 euros.