La Bourse de Paris s'est largement ressaisie vendredi, le CAC 40 gagnant 2,42% dans le sillage de Wall Street, dans un marché peu actif qui a ignoré les mauvais chiffres du chômage américain.
L'indice vedette a rebondi de 81,87 points à 3.469,12 points, dans un volume d'échanges très limité de 4,146 milliards d'euros. Il restait sur deux séances de repli, cédant 1,68% mercredi et chutant de 6,38% la veille.
Francfort a pris 2,59%, Londres 2,69% et l'Eurostoxx 50 2,03%.
Le marché a spectaculairement redressé la barre, prenant même plus de 3% en fin de séance, après avoir perdu jusqu'à 1,06% vers 15H00, aidé par une ouverture en nette hausse à Wall Street mais ignorant totalement les chiffres désastreux du chômage aux Etats-Unis.
"On évolue de façon déconnectée des chiffres macroéconomiques. Les volumes d'échanges sont très faibles. Les investisseurs de long terme portent peu d'intérêt pour un marché avec une telle volatilité", observe un vendeur d'actions parisien interrogé par l'AFP.
Les Etats-Unis ont perdu 240.000 emplois en octobre, le taux de chômage y atteignant 6,5%, son plus haut niveau depuis plus de 14 ans. Les analystes tablaient en moyenne sur 200.000 suppressions d'emplois.
De son côté, Marc Touati, directeur délégué de Global Equities s'emploie à relativiser les mauvaises nouvelles en provenance des Etats-Unis, qui selon lui, n'intègrent pas encore "les plans de sauvetage des banques, la forte baisse des cours pétroliers, la nouvelle baisse des taux directeurs de la Fed, ni bien entendu la victoire de Barack Obama".
Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis Asset Management, estime en revanche que "les données de l'emploi sont, peu ou prou, conformes à la perception de la conjoncture américaine" et que "le marché du travail confirme le très net ralentissement de la conjoncture américaine."
Parmi les valeurs parisiennes, Axa (+5,05% à 15,91 euros), Vallourec (+5,02% à 83,75 euros), Danone (+6,22% à 43,91 euros) et Pernod Ricard (+4,80% à 51,40 euros) ont enregistré de fortes hausses.
Concernant les valeurs bancaires, "on est encore en convalescence avant une période difficile qui s'annonce pour le crédit", selon le vendeur d'actions.
BNP Paribas a gagné 0,55% à 55,00 euros, Crédit Agricole 4,13% à 11,35 euros et Société Générale 1,45% à 47,00 euros tandis que Dexia a perdu 2,14% à 4,98 euros.
En revanche, Lafarge (-2,90% à 46,50 euros) a été chahuté, en raison des incertitudes obérant ses perspectives.