Wall Street devrait ouvrir en baisse. Les investisseurs, qui avaient anticipé le dénouement rapide de l'élection présidentielle au profit de Barack Obama, vont de nouveau se focaliser sur la dégradation de la conjoncture. A cet égard, le nombre de suppression d'emplois aux Etats-Unis n'a jamais aussi été élevé depuis novembre 2002. Sur le marché pétrolier, le baril est reparti à la baisse en raison du rebond du dollar mais aussi en raison des craintes d'une baisse marquée de la demande. A 15h15, les futures sur S&P500 et Nasdaq100 cèdent respectivement 13,75 et 21 points à 989 et 1359 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a clôturé en hausse, alors que des millions d'américains se rendaient aux urnes pour élire leur futur président. Le recul plus marqué qu'attendu des commandes à l'industrie n'a pas entamé le moral des investisseurs qui ont opté pour l'achat à bon compte dans l'attente du dénouement de l'élection présidentielle qui marquera la fin de l'incertitude sur le nom du futur président. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 3,28% à 9625,28 points tandis que le Nasdaq Composite a gagné 3,12% à 1780,12 points.
Les chiffres macroéconomiques
L'économie américaine a détruit 157 000 emplois dans le secteur privé en octobre, selon la dernière enquête ADP. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 100 000 suppressions de postes. Le nombre de suppression en octobre est le plus élevé depuis novembre 2002 (157 000 suppressions également).
L'indice des directeurs d'achat dans le secteur des services pour le mois d'octobre sera publié à 16h.
Les valeurs à suivre
AIG
American International Group, l'ex numéro un mondial de l'assurance qui a fait l'objet d'un sauvetage en urgence par l'Etat américain, a indiqué qu'il publierait ses résultats trimestriels lundi prochain après bourse. Cette publication surviendra alors que les analystes s'interrogent sur les dépenses d'AIG. L'assureur a en effet reçu un prêt d'Etat de 123 milliards de dollars, dont certains estiment qu'il a déjà été entièrement dépensé par AIG.
VIACOM
Viacom a enregistré une forte baisse de ses résultats au troisième trimestre en raison notamment des pertes du studio Paramount. Le groupe de médias a enregistré un bénéfice net en recul de 37% à 401 millions de dollars, soit 65 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 55 cents, en ligne avec le consensus. Le groupe présidé par Sumner Redstone avait lancé un profit warning début octobre. Le chiffre d'affaires a atteint 3,4 milliards de dollars, en progression de 4%. L'activité de studio de cinéma a essuyé une perte opérationnelle de 19 millions.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Emplois ADP : l'enquête mensuelle du cabinet de conseil en ressources humaines ADP mesure les créations d'emplois dans le secteur privé. Très suivie par les marchés, cette statistique donne pourtant souvent des résultats différents du chiffre officiel des créations d'emplois publié chaque premier vendredi du mois. L'enquête ADP est réalisée auprès d'environ 392000 entreprises représentant plus de 24 millions d'employés. Elle est publiée le dernier mercredi du mois concerné.