La Bourse de Paris poursuivait son repli mercredi en milieu de matinée, le CAC 40 lâchant 2,45%, plombé par une conjoncture économique très sombre, alors que la victoire du démocrate Barack Obama aux élections présidentielles américaines avait déjà été intégrée par le marché.
A 10H45, l'indice vedette abandonnait 90,38 points à 3.600,71 points, alors qu'il avait enregistré mardi sa sixième hausse consécutive, bondissant de 4,62%.
De leur côté, Francfort reculait de 2,14% et Londres de 2,60%, l'Eurostoxx 50 cédant 2,25%.
"Le CAC 40 a vraisemblablement exprimé l'intégralité de sa reprise technique. A présent, le marché devrait amorcer un nouveau +virage+ baissier", explique la maison de courtage Aurel.
La Bourse de Paris "est dépendante de ce qui se passe outre-Atlantique, mais ça fait déjà longtemps qu'elle a intégré la probable élection d'Obama", souligne par ailleurs Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
"Les places européennes avaient nettement monté hier (mardi) et du coup, se calment un peu", constate-t-il.
Si certains analystes craignaient la réaction du marché à l'élection d'un candidat qui propose d'augmenter les taxes sur les plus-values, les investisseurs se sont réjouis par avance, dès mardi en Europe et aux Etats-Unis, de la possible accélération des mesures de relance économique.
Les Bourses asiatiques en revanche exultaient mercredi, portées, selon les analystes, par un sentiment d'optimisme après le dénouement du duel électoral américain. Tokyo, notamment, a clôturé en forte hausse de 4,46%.
Les perspectives restent cependant extrêmement sombres. La Commission européenne prévoit ainsi une entrée en récession de la zone euro dès cette année, ainsi qu'une croissance quasi-nulle en 2009.
Par ailleurs, l'indice des directeurs d'achat (PMI) du secteur des services pour le mois d'octobre dans la zone euro a été revu en nette baisse, à 45,8 points, confirmant une contraction de l'activité.
ArcelorMittal s'effondrait (-11,71% à 21,63 euros), après avoir annoncé des résultats trimestriels inférieurs aux attentes et une réduction de 30% de sa production au quatrième trimestre.
BNP Paribas reculait nettement (-3,34% à 56,54 euros): ses résultats au troisième trimestre sont jugés "décevants" par les analystes.
Les autres financières évoluaient en ordre dispersé, Axa perdant 3,65% à 16,38 euros et Crédit Agricole 3,42% à 11,71 euros, tandis que Dexia s'envolait de 3,23% à 4,82 euros et que Société Générale grimpait de 1,45% à 47,73 euros.
JCDecaux (-6,78% à 13,20 euros) a pour sa part abaissé sa prévision de croissance interne pour l'année en cours.
Aux Etats-Unis, l'enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé sera publiée à 14H15, avant l'indice ISM d'activité dans les services en octobre, à 16H00.