Les marchés actions européens n'ont pas réussi à remonter la pente, plombés par des prises de bénéfices après plusieurs séances de hausse et par des statistiques américaines décevantes. L'activité dans le secteur des services a notamment touché un plus bas en octobre, tandis que l'emploi a continué à se dégrader. A Paris, Arcelor Mittal a fortement pesé sur la tendance après la publication de résultats inférieurs aux attentes. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 1,98% à 3618,11 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a perdu 1,64% à 3438,17 points.
Swisscom a chuté de 2,45% à 358 francs suisses après avoir publié un résultat opérationnel 9 mois inférieur aux attentes et averti que son objectif de chiffre d'affaires 2008 ne serait pas atteint. Sur ce dernier point, l'opérateur télécoms suisse a mis en cause l'évolution actuelle des changes. Sur les 9 premiers mois de l'année, tant la croissance que les résultats de Swisscom ont été soutenus par l'acquisition de l'opérateur italien Fastweb en 2008.
ArcelorMittal (-15,71% à 20,65 euros) a dévissé. Le premier sidérurgiste du monde est frappé de plein fouet par le ralentissement économique mondial qui a considérablement réduit la demande d'acier, y compris en provenance des pays émergents. Pour surmonter la crise, le patron Lakshmi Mittal tranche dans le vif. Fini la stratégie d'expansion tous azimuts mise en route à l'issue du rachat d'Arcelor : place aux économies, fussent-elles drastiques. Le groupe a relevé à cinq milliards de dollars son plan d'économies et annoncé une réduction de 30% de sa production, contre 15% initialement prévu.
Total a cédé 3,93% à 42,75 euros à la Bourse de Paris. Les bons résultats publiés ce matin par le groupe semblent passer au second rang derrière l'absence de perspective de production, la baisse du marché pétrolier et plus globalement le repli de la demande de brut lié au ralentissement économique mondial. A l'instar de ses consoeurs européennes, BP, Shell ou Eni, la major a profité de l'envolée des cours de l'or noir et du rebond des marges de raffinage. Face à la crise, Total a mis en avant sa solidité financière, garante d'une croissance toujours "compétitive" du dividende.
Les chiffres macroéconomiques
Les ventes au détail ont reculé de 0,2% en septembre dans la zone euro, après une hausse de 0,3% en août, selon les chiffres publiés par Eurostat. Le consensus tablait sur un recul de 0,4%.
L'indice ISM des services a plongé à 44,4 points en octobre, contre 50,2 en septembre. Les économistes anticipaient une repli de 47,5 points. Le score d'octobre est le plus bas depuis que la statistique existe.
L'économie américaine a détruit 157 000 emplois dans le secteur privé en octobre, selon la dernière enquête ADP. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 100 000 suppressions de postes. Le nombre de suppression en octobre est le plus élevé depuis novembre 2002 (157 000 suppressions également).
La semaine dernière, les stocks de brut sont restés stables. Les économistes visaient une hausse de 1,1 million de baril. Les stocks d'essence ont progressé de 1,1 million de barils alors que le consensus attendait une baisse de 800 000 barils. Enfin, les stocks de produits distillés ont augmenté de 1,2 million de baril, soit 200 000 barils de mieux que le consensus.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,2870 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
Tous les opérateurs n'ont pas souffert d'une dégradation de l'ENVIRONNEMENT en Europe. Ainsi, France Telecom a bénéficié d'une progression de 3% de son activité à taux de change constants en Europe occidentale, au cours des six premiers mois. Ses ventes se sont également bien comportées entre les mois d'avril et juin, contrairement à son concurrent Vodafone. Le groupe britannique a affiché un recul de ses ventes en Europe de 0,2% sur cette période. Ses performances ont été particulièrement mauvaises en Espagne où ses ventes ont reculé de 2,5% par rapport à la même période de 2007. Vodafone n'est pas le seul intervenant à souffrir du ralentissement économique européen. Le norvégien Telenor a subi un recul de 4,5% de son chiffre d'affaires dans le mobile au deuxième trimestre sur son marché domestique. Le belge Belgacom s'attend à une baisse de 2% de son chiffre d'affaires cette année. Quant au leader espagnol, Telefonica, il n'a enregistré qu'une croissance de 1,4% sur son marché domestique au cours du second trimestre. Sa présence en Amérique Latine, qui représente désormais 37,4% de son activité et dont les revenus ont bondi de 12,2%, lui a permis de compenser cette piètre performance.