Les marchés actions s'inscrivent en forte hausse à la mi-séance à Wall Street, alors que des millions d'américains se rendent aux urnes pour élire leur futur président. Le recul plus marqué qu'attendu des commandes à l'industrie n'a pas entamé le moral des investisseurs. Avec une chute de 2,5% au mois de septembre, cette statistique est pourtant un nouveau marqueur de la récession vers laquelle semble se diriger l'économie américaine. Vers 17h30, le Dow Jones gagnait 2,91% à 9 590,95 points tandis que le Nasdaq avançait de 2,77% à 1 774,46 points.
Viacom progresse de 7,35% à 21,46 dollars après avoir dévoilé une performance trimestrielle en ligne avec son profit warning d'octobre. Les résultats du groupe de médias ont été défavorablement impactés par les pertes enregistrées par son studio de cinéma, Paramount, qui n'a pas disposé cette année de films à succès comme «Transformers». Le propriétaire des réseaux câblés MTV a également été victime de la dégradation du marché publicitaire.
Les chiffres macroéconomiques
Avec une baisse de 2,5%, les commandes à l'industrie ont baissé plus que prévu au mois de septembre aux Etats-Unis. Cette baisse vient s'ajouter à un déclin de 4,3% au mois d'août. Ce nouveau recul est un marqueur de plus du ralentissement de l'économie américaine qui se dirige vers la récession.
Les valeurs à suivre
AIG
American International Group, l'ex numéro un mondial de l'assurance qui a fait l'objet d'un sauvetage en urgence par l'Etat américain, a indiqué qu'il publierait ses résultats trimestriels lundi prochain après bourse. Cette publication surviendra alors que les analystes s'interrogent sur les dépenses d'AIG. L'assureur a en effet reçu un prêt d'Etat de 123 milliards de dollars, dont certains estiment qu'il a déjà été entièrement dépensé par AIG.
VIACOM
Viacom a enregistré une forte baisse de ses résultats au troisième trimestre en raison notamment des pertes du studio Paramount. Le groupe de médias a enregistré un bénéfice net en recul de 37% à 401 millions de dollars, soit 65 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 55 cents, en ligne avec le consensus. Le groupe présidé par Sumner Redstone avait lancé un profit warning début octobre. Le chiffre d'affaires a atteint 3,4 milliards de dollars, en progression de 4%. L'activité de studio de cinéma a essuyé une perte opérationnelle de 19 millions.
YAHOO! et GOOGLE
Yahoo! et Google auraient finalement présenté au ministère de la justice (DOJ) un projet d'accord remanié concernant leur partenariat dans la publicité Internet, selon le «Wall Street Journal». Selon cette nouvelle version, cet accord ne pourra pas représenter plus de 25% du chiffre d'affaires de Yahoo! dans la recherche et il ne serait valable que deux ans et non dix.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.