L'économie américaine s'est contractée de 0,3% au troisième trimestre, s'approchant toujours un peu plus de la récession. Un affaissement marqué par rapport au trimestre précédent où, soutenue par le plan de relance de l'administration Bush, elle avait cr- de 2,8%. Maigre consolation, les économistes étaient plus pessimistes et prévoyaient une croissance négative de 0,5%. Les Etats-Unis n'avaient pas enregistré une si mauvaise performance depuis la dernière récession. Au troisième trimestre 2001, le PIB avait alors reculé de 1,4%.
Si la plupart des composants du PIB ont contribué à ce repli, la baisse de la consommation des ménages en est le principal responsable. Représentant plus des deux tiers du PIB, elle a reculé de 3,1%, du jamais vu depuis le deuxième trimestre de 1980. La consommation a ainsi amputé la croissance de 2,25 points. Les dépenses en biens non durables comme l'alimentation et les vêtements ont chuté de 6,4%, soit le recul le plus important depuis 1950 ! Les investissements privés, plombés par la baisse de 19,6% des investissements immobiliers, ont, eux, coûté 0,27 point de croissance.
BNP Paribas explique l'affaiblissement de la consommation par une combinaison de facteurs négatifs : la dissipation du plan de relance, les pertes d'emplois, la baisse du prix de l'immobilier, le repli des bourses et des conditions de crédit plus tendues.
En revanche, la première économie de la planète a pu compter sur les dépenses des administrations publiques, qui ont contribué positivement à la croissance à hauteur de 1,15 point, et sur le commerce extérieur, qui a apporté 1,13 point de croissance. Les variations des stocks ont eu un impact positif de 0,56 point.
Si les Etats-Unis ont une nouvelle fois déjoué les scénarios les plus alarmistes, le PIB du quatrième trimestre devrait se contracter davantage en raison de l'aggravation de la crise financière. Quant à l'année 2009, elle s'annonce sombre. Le Fonds monétaire international table sur une croissance américaine limitée à 0,1%.
(C.J)
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Récession : elle se caractérise par une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. Il s'agit de la définition technique de la récession. Aux Etats-Unis, le bureau national de la recherche économique (NBER), l'organisme chargé de déterminer officiellement le début et la fin d'une période de récession utilise une définition moins restrictive. Il l'a défini comme une baisse significative et étendue de l'activité économique durant plusieurs mois, normalement visible dans le PIB, le revenu réel, l'emploi, la production industrielle et les ventes de gros et au détail.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
croissance interne ou externe : Croissance organique (interne), croissance externe
La croissance est dite interne (ou organique) si elle résulte du développement de l'activité propre de l'entreprise.
Quant à la croissance externe, elle résulte d'un changement de périmètre de la société par acquisition ou rapprochement avec des sociétés concurrentes ou complémentaires qui permettent d'augmenter le volume d'activité.
balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.