Wall Street risque de creuser ses pertes à l'ouverture. Le spectre de la récession plane sur les marchés. Les résultats médiocres des multinationales américaines confirment la situation délicate dans laquelle se trouve l'économie mondiale. Dans ce contexte, le repli du pétrole est compris comme un signe de plus de la chute de la demande globale. Une valeur pourrait tirer son épingle du jeu : McDonald's, qui profite de la crise pour remplir ses points de vente. A 15h10, les futures sur S&P500 et nasdaq 100 chutaient respectivement de 32 et 22 points à 927,25 et 1270,50 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont rétrocédé une partie de leurs importants gains de la veille, et même plus en ce qui concerne les valeurs technologiques. Les investisseurs ont été déçus par une série de résultats maussades, qui ont particulièrement pénalisé le secteur technologique. Le fabricant de semi-conducteurs Texas Instruments a ainsi dévoilé des perspectives moroses. En revanche, American Express s'est distingué à la hausse. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 2,5% à 9033,66 points et le nasdaq composite en repli de 4,14% à 1696,68 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les stocks hebdomadaires de brut aux Etats-Unis seront publiés à 16h30.
Les valeurs à suivre
APPLE
Apple a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes grâce au succès de son iPhone 3G et a présenté des prévisions prudentes comme il en a l'habitude. Au quatrième trimestre, Apple a vu son bénéfice net bondir de 26% à 1,14 milliard de dollars, soit 1,26 dollar par action, soit 15 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Les ventes ont progressé de 27% à 7,46 milliards de dollars, mais les analystes étaient plus optimistes et visaient en moyenne 7,37 milliards.
AT&T
Le plus important opérateur télécoms américain, AT&T, a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes au troisième trimestre. Le bénéfice net a progressé de 5,5% à 3,23 milliards de dollars, soit 55 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 67 cents, soit 4 cents de moins que la prévision moyenne des analystes interrogés par Thomson Reuters. Le BPA a été réduit de 10 cents en raison des subventions accordées pour l'iPhone 3G d'Apple, dont il est l'opérateur exclusif.
BOEING
Boeing a enregistré une baisse de 38% de son bénéfice au troisième trimestre, à 695 millions de dollars ou 96 cents par action, contre 1,11 milliards de dollars ou 1,44 dollar par action un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a chuté de 7% à 15,29 milliards de dollars. Le groupe aéronautique américain a été impacté par la grève de ses mécaniciens et par des problèmes d'approvisionnement, qui ont retardé des livraisons initialement prévues sur la période.
MCDONALD'S
MacDonald's a enregistré une hausse de 11% de son bénéfice net au troisième trimestre, à 1,19 milliard de dollars ou 1,05 dollar par action contre 1,07 dollar ou 89 cents par action. Le consensus Reuters attendait seulement un BPA de 98 cents par action. Le chiffre d'affaires a atteint 6,27 milliards de dollars. Les ventes à magasins comparables ont gagné 4,7% aux Etats-Unis. La chaîne américaine de fast food a su attirer les consommateurs grâce à des prix moins élevés que ceux des restaurants traditionnels où l'on peut également s'attabler.
MERCK
Merck a réalisé au troisième trimestre 2008 un profit en baisse de 38% à 1,09 milliard de dollars, ou 0,51 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, ce bénéfice ressort à 0,80 dollar, soit un cent de mieux que les attentes de Wall Street. Le chiffre d'affaires a reculé de 2% à 5,9 milliards de dollars, un chiffre inférieur au consensus. Confronté au ralentissement du marché américain et à la concurrence des génériques, le géant américain a annoncé la suppression de 7200 postes, soit plus de 10% de ses effectifs pour restaurer sa compétitivité.
PHILIP MORRIS
Philip Morris a enregistré un bénéfice de 2,08 milliards de dollars au troisième trimestre, ou 1,01 dollar par action, contre 1,73 milliard de dollars ou 82 cents par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le BPA du cigarettier est ressorti à 93 cents, alors que les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 89 cents par action. Le groupe a bénéficié des hausses de prix et de la faiblesse du dollar sur la période. Le chiffre d'affaires hors taxes a progressé de 17,5% à 7 milliards de dollars.
WACHOVIA
Les pertes de Wachovia ont atteint 23,89 milliards de dollars (ou 4,76 milliards hors éléments exceptionnels) au troisième trimestre, en raison de fortes dépréciations liées à son rachat par la Wells Fargo. Les pertes subies par les activités de marchés de capitaux de la banque américaine ont également pesé sur les résultats. Si la perte par action ne s'élève qu'à 2,23 dollars hors éléments exceptionnels, elle atteint pas moins de 11,18 dollars en prenant en compte ces éléments.
YAHOO!
Yahoo! a annoncé des résultats en chute libre au troisième trimestre et la suppression d'au moins 10% de ses effectifs, soit 1500 postes. Le portail internet a vu son bénéfice net fondre de 64% à 54 millions de dollars, soit 4 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 9 cents, conformément à la prévision moyenne des analystes interrogés par Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires, hors coûts d'acquisition de trafic (recettes reversées aux partenaires publicitaires), a progressé de 3% à 1,325 milliard de dollars, inférieur de 50 millions au consensus.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
indice de la fed de philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,…) et sur leurs perspectives à six mois.