Les marchés américains s'apprêtent à rebondir avoir enregistré hier leur baisse la plus importante depuis le krach d'octobre 1987. Dans un climat économique particulièrement glauque, les investisseurs ont apprécié la publication d'un chiffre d'inflation inférieur aux attentes. Les valeurs financières seront au centre de l'attention après la publication de nombreux résultats : Citigroup, Merrill Lynch… Quarante minutes avant l'ouverture, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 gagnent respectivement 27 points à 930,25 points et 35,50 points à 1264,50 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont fini sur leurs plus bas du jour, affichant leur plus forte baisse depuis le krach d'octobre 1987. A peine le risque d'effondrement du système financier écarté, Wall Street a replongé en raison des craintes concernant l'ampleur de la récession qui s'annonce. Les statistiques du jour ont été édifiantes. Les ventes au détail ont plongé tandis que l'indice de la Fed de New York, censé mesuré l'activité manufacturière, a touché un plus bas historique. A contre-courant, Coca-Cola a résisté. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 7,87% à 8577,91 points et le Nasdaq Composite en repli de 8,47% à 1628,33 points.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des prix à la consommation est resté stable en septembre, à comparer avec un consensus de +0,1%. Hors éléments volatils, c'est-à-dire l'alimentation et l'énergie, ils ont progressé de 0,1%. Les économistes attendaient en moyenne une hausse de 0,2%
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 461 000 au cours de la semaine qui s'est terminée le 11 octobre contre 477 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 478000). Il s'agit d'un chiffre inférieur aux attentes des marchés, qui tablaient sur 470 000 inscriptions.
La production industrielle et le taux d'utilisation des capacités de production pour le mois de septembre sont attendus à 15h15 et l'indice de la Fed de Philadelphie pour le mois d'octobre à 16 heures. Enfin, les statistiques pétrolières hebdomadaires seront dévoilées à 16h30.
Les valeurs à suivre
AIG
American International Group, l'ex-numéro un mondial de l'assurance qui a été renfloué par les pouvoirs publics américains à hauteur de 120 milliards d'euros au total, chercherait à obtenir un assouplissement des contrôles réglementaires sur le secteur du crédit immobilier, selon le Wall Street Journal. D'après les informations du quotidien, AIG souhaiterait voir modifiés certains articles d'une loi concernant la réforme du marché du crédit immobilier, qui prévoit une surveillance plus stricte des organismes de crédit.
BANK OF NEW YORK
Bank of New York a présenté ses résultats trimestriels, marqués par une chute de 53% du bénéfice à 305 millions de dollars, contre 642 millions de dollars, un an plus tôt. Rapporté en bénéfice par action, ce chiffre revient à 26 cents, contre 56 cents par action l'an passé sur la même péroide. Cette contre-performance s'explique par une lourde provision correspondant à des fonds affectés par la faillite de Lehman Brothers. Hors éléments exceptionnels, le bpa ressort en effet à 72 cents.
CITIGROUP
Citigroup a publié ses résultats trimestriels, qui accusent pour la quatrième fois consécutive d'importantes pertes. La banque américaine a enregistré 13,2 milliards de dollars de provisions et dépréciations liées au "subprime", qui viennent s'ajouter aux 61 milliards déjà passés auparavant. Au titre du troisième trimestre, Citigroup a perdu 2,82 milliards de dollars, soit une perte de 60 cents par action.
EBAY
EBay a publié des résultats supérieurs au consensus au troisième trimestre, mais ses prévisions pour le trimestre en cours n'ont pas été à la hauteur des attentes. Le numéro un mondial des enchères en ligne a enregistré un bénéfice net de 492 millions de dollars, soit 38 cents par action, contre une perte de 936 millions de dollars, ou 69 cents par action, un an auparavant. Le bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, s'est élevé à 46 cents, soit 5 cents de mieux que le consensus FactSet. Le chiffre d'affaires a progressé de 12% à 2,12 milliards de dollars.
HARLEY-DAVIDSON
Harley-Davidson a enregistré un résultat net de 0,71 dollar par action au troisième trimestre, contre 1,07 dollar il y a un an. Le chiffre d'affaires du fabricant de motos a perdu 7,7% à 1,42 milliard de dollars. Ces performances sont inférieures aux attentes des analystes, qui tablaient sur un BPA de 0,79 dollar et des ventes de 1,419 milliard. Le groupe américain a prévenu que le quatrième trimestre ainsi que l'année 2009 devraient être difficiles en raison de la conjoncture économique et des inquiétudes des consommateurs.
MERRILL LYNCH
Merrill Lynch a présenté ses résultats trimestriels : la banque d'affaires a enregistré une perte nette de 7,5 milliards de dollars. La perte nette par action atteint 5,58 dollars, contre seulement 2,82 dollars un an plus tôt. Une mauvaise surprise pour les analystes, qui ne s'attendaient qu'à une perte de 5,18 dollars par titre. Le trimestre de Merrill Lynch a été plombé par des dépréciations liées à la vente d'engagements sur des dérivés de crédits, qui ont atteint 5,7 milliards de dollars.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.