Les marchés actions européens sont repartis à la baisse, plombés par des craintes de récession de plus en plus présentes malgré le plan de sauvetage des marchés financiers. Le secteur de la construction pèse notamment sur la tendance, Schneider Electric et Lafarge étant affectés par des déclarations de broker. Le secteur bancaire ne parvient pas non plus à sortir la tête de l'eau. Les investisseurs restent également prudents avant la publication d'une série de statistiques américaines. A 12h, l'indice CAC 40 cède 2,99% à 3520,12 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 perd 2,87% à 3409,87 points.
H&M a annoncé une baisse de 2% de ses ventes à magasins comparables en septembre. Le consensus Reuters tablait sur un recul de 2,5% en moyenne. Les ventes totales du distributeur textile suédois ont augmenté de 10% le mois dernier.
Iliad s'adjuge 4,63% à 52,17 euros alors le gouvernement s'apprêterait à enterrer la quatrième licence de téléphonie mobile de troisième génération (3G). Une telle décision épargnerait la réalisation d'importants investissements à la maison-mère du fournisseur d'accès internet Free. Selon une source proche du dossier cité par «Le Figaro», «la quatrième licence est à 98% enterrée». La mise en terre officielle pourrait avoir lieu le 20 octobre lorsque Nicolas Sarkozy présentera son grand plan numérique pour la France.
Lafarge (-10,30% à 58,70 euros) partage avec Schneider Electric la dernière place du CAC 40 au moment où l'économie occidentale semble plonger en récession. Ce matin, JP Morgan a d'ailleurs réduit de 14 euros son objectif de cours sur le titre du fabricant de matériaux de construction pour refléter la baisse attendue de l'activité sur la quasi totalité des marchés. Face à la crise économique, l'implantation réussie de Lafarge sur les marchés prometteurs du Moyen-Orient via l'acquisition de l'égyptien Orascom Ciment ne suffit semble t-il plus à assurer au groupe les bonnes grâces des analystes.
Les chiffres macroéconomiques
Le taux d'inflation annuel de la zone euro a été de 3,6% en septembre 2008, contre 3,8% en août. Un an
auparavant, il était de 2,1%. Le taux d'inflation mensuel a été de 0,2% en septembre 2008, selon les données publiées par Eurostat.
Aux Etats-Unis, les ventes au détail pour le mois septembre, l'indice manufacturier de la Fed de New York pour le mois d'octobre et l'indice des prix à la production pour le mois de septembre seront publiés à 14h30.
Les stocks des entreprises pour le mois d'août sont attendus à 16 heures, les statistiques pétrolières hebdomadaires à 16h30 et le livre beige de la Fed sur l'état de santé de l'économie américaine à 20 heures.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,3752 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, plâtre. Il est ainsi le numéro un mondial dans le ciment (principale activité du groupe, avec près de la moitié du chiffre d'affaires total), numéro deux mondial dans les granulats et béton et enfin numéro trois mondial dans le plâtre. En décembre 2007, Lafarge a racheté l'égyptien Orascom Cement pour 8,8 milliards d'euros. Le groupe devient le leader cimentier au Moyen-Orient et dans le bassin méditerranéen.
Présente dans le capital du cimentier français depuis février 2006 à hauteur de 6,5%, la holding d'Albert Frère a franchi en avril 2008 le seuil de 20% des droits de vote de Lafarge pour détenir 18,60% du capital et 20,88% des droits de vote de cette société. En février 2008, Albert Frère a déclaré viser "les 25% du capital dans un délai plus ou moins long".
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, et plâtre. Le groupe bénéficie également de sa présence géographique sur tous les continents, ce qui lui permet de lisser les à-coups conjoncturels.
- Compte tenu de ses fortes positions, Lafarge peut tenter de répercuter auprès de ses clients ses hausses de coûts.
- Le groupe peut se prévaloir d'une trésorerie solide lui permettant d'envisager des acquisitions de petite et moyenne taille.
- Albert Frère (GBL), un actionnaire réputé exigeant, a franchi en 2008 le seuil de 20% des droits de vote de Lafarge.
- Le dossier Lafarge présente un aspect spéculatif en raison de l'émiettement du capital du groupe dans une optique de consolidation du secteur.
- Lafarge a changé de dimension en rachetant l'égyptien Orascom Cement. Il est devenu le leader cimentier au Moyen-Orient et dans le bassin méditerranéen. En conséquence, le groupe a relevé ses objectifs de résultats pour 2010.
Les points faibles de la valeur
- La hausse du prix de l'énergie, ainsi que celle des prix du transport, pèsent sur la rentabilité du groupe.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat.
- Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30% des coûts de production du ciment.
- L'appréciation de l'euro face au dollar est pénalisante même si les recettes en dollars sont adossées à des coûts en dollars.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Les entreprises de matériaux de construction souffrent généralement de trois facteurs : d'une baisse des volumes, liée au repli du marché du BTP en particulier aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne, d'une forte hausse des coûts énergétiques et des matières premières et, enfin, d'un effet de change négatif (pour les groupes européens). Ainsi Holcim, numéro deux mondial du ciment, a affiché, au cours du premier semestre, un bénéfice d'exploitation en retrait de 15,7% et un chiffre d'affaires en baisse de 4,4%. Les intervenants qui tirent leur épingle du jeu, dans un contexte déprimé, sont ceux qui ont misé sur les pays émergents, et qui ont mené des réductions de coûts drastiques, à l'instar de Lafarge. Le leader mondial des matériaux de construction a publié un résultat net hors éléments exceptionnels en hausse de 15% pour le premier semestre. Les performances du groupe sont tirées par les marchés émergents, qui ont bénéficié d'un bond de 53% de leurs résultats d'exploitation au premier semestre, et représentent désormais 67% des résultats de la branche ciment. Le groupe, qui est parvenu à accroître son objectif initial de 340 millions d'euros de réduction des coûts en 2008, annoncera un nouveau plan de restructuration en fin d'année. Quant à Ciments Français, moins présent dans les pays émergents, et donc plus exposé aux difficultés des marchés matures, son résultat net part du groupe a fléchi de 20,1% à 181 millions, sur la première partie de l'année.