Les indices actions européens sont attendus en nette hausse après la débâcle vécue la semaine dernière sur l'ensemble des Bourses mondiales. Ce rebond est favorisé par les mesures prises dimanche par l'Eurogroupe pour restaurer la confiance sur les marchés. Les quinze pays membres ont décidé notamment de garantir les dettes des banques pour permettre le fonctionnement du marché interbancaire. Chaque pays donnera dans la journée les détails de ses décisions. Le gouvernement britannique devrait de son côté verser 45 milliards de livres pour assurer le sauvetage des banques du Royaume.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné vendredi une bougie noire de 232 points (-4.72%/-11.47%) dans des volumes nourris (9,5 milliard d'euros). Plusieurs éléments techniques militent désormais en faveur de l'hypothèse graphique selon laquelle un point bas local a été réalisé. La mèche basse dévoile que les forces vendeuses ne sont pas parvenues à tenir les plus bas du jour : c'est un facteur technique favorable. Par ailleurs, les indicateurs techniques témoignent d'une situation largement survendue. Enfin, une formation en island reversal est en cours. En effet, après le gap baissier de vendredi, un très fort rebond du CAC 40 est attendu à l'ouverture (+5% selon les contrats futures à 8h10), grâce au redressement en fin de séance de Wall Street. C'est pourquoi, le bureau d'études DayByDay abandonne son avis négatif sur le CAC 40 pour une opinion neutre.
Les valeurs à suivre
DEXIA
En l'espace d'une semaine, Dexia a vu près d'un tiers de sa capitalisation s'envoler, avec une chute de de 30% du titre. La semaine, pourtant, a été riche en annonces visant à rassurer les marchés sur la santé de l'établissement franco-belge. Après l'octroi la semaine dernière d'une recapitalisation d'urgence de 6,4 milliards d'euros par les gouvernements belges, luxembourgeois et français, Dexia a reçu hier la garantie de ces trois Etats pour emprunter.
GDF SUEZ
GDF Suez a indiqué vendredi dans un communiqué avoir pris acte avec satisfaction de la déclaration du porte parole du premier ministre belge, qui précise que les propositions rendues publiques hier par le ministre de l'Energie "ne sont pas discutées au niveau du gouvernement". Le groupe ajoute que ces propositions "auraient pu avoir "des conséquences extrêmement graves" sur "la possibilité de réaliser les investissements nécessaires pour assurer durablement l'approvisionnement du Royaume en Energie".
TECHNIP
Technip a remporté auprès de Sibur Neftehim (une filiale de Sibur Moscow Holding) un contrat d'ingénierie et de fourniture des équipements à prix forfaitaire, d'une valeur d'environ 45 millions d'euros, pour l'extension d'une unité d'éthylène située à Kstovo, en Russie. Le centre opérationnel de Technip à Zoetermeer (Pays-Bas réalisera ce contrat, qui fait suite à l'ingénierie de base déjà effectuée par Technip. Il comprend l'ingénierie de détail, la fourniture des équipements principaux et des matériaux.
WENDEL
Vendredi, Standard & Poor's a rétrogradé Wendel en catégorie spéculative, en annonçant avoir abaissé sa note long terme de BBB- à BB+, soit en catégorie "junk", tout en le plaçant sous surveillance avec implication négative. Le titre a chuté de 22,21% à 36,91 euros. Dans un communiqué, le groupe a déclaré « regretter que dans un contexte de crise mondiale marquée par la volatilité extrême des marchés financiers, Standard & Poor's ait décidé de passer la note de crédit long terme de Wendel de BBB- perspective négative, à BB+ crédit watch négatif.»
Les chiffres macroéconomiques
La Balance des paiements pour août sera publiée à 8h45.
Hier à Paris
Les marchés européens ont capitulé dans le sillage de l'effondrement de Wall Street. A Paris, le CAC 40 affiche un chute de plus de 22% sur la semaine, le FTSEurofirst 80 de 21%. En poussant l'économie mondiale au bord de la récession, la crise du système financier a provoqué un krach comparable par son ampleur à celui de 1929 et 1987. Aucun secteur n'a été épargné. Les valeurs financières ont logiquement été parmi les plus sacrifiées avec les valeurs cycliques et celles liées à l'énergie. L'indice CAC 40 a clôturé en repli de 7,73% à 3176,49 points. Le FTSE 80 a perdu 6,88% à 3071,33 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a réduit ses pertes vendredi à la fin d'une séance marquée par sa volatilité. Le Dow Jones est ainsi passé sous la barre des 8000 points pour la première fois depuis le 1er avril 2003. Sur la semaine, le Dow Jones et le S&P 500 ont perdu 18%, le Nasdaq 15,3%. En manque de capitaux, les opérateurs ont vendu massivement alors que les incertitudes sur l'évolution de la crise financière et ses conséquences sur l'économie réelle sont toujours grandissantes. Le Dow Jones a clôturé en repli de 1,49% à 8451,19 points. Le Nasdaq Composite en hausse de 0,27% à 1649,51 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.