Les marchés européens ont capitulé dans le sillage de l'effondrement de Wall Street. A Paris, le CAC 40 affiche un chute de plus de 22% sur la semaine, le FTSEurofirst 80 de 21%. En poussant l'économie mondiale au bord de la récession, la crise du système financier a provoqué un krach comparable par son ampleur à celui de 1929 et 1987. Aucun secteur n'a été épargné. Les valeurs financières ont logiquement été parmi les plus sacrifiées avec les valeurs cycliques et celles liées à l'énergie. L'indice CAC 40 a clôturé en repli de 7,73% à 3176,49 points. Le FTSE 80 a perdu 6,88% à 3071,33 points.
Barclays, qui a fait part mercredi de son intention de participer au plan de soutien annoncé par le gouvernement britannique, a confirmé aujourd'hui sa volonté d'étudier diverses options, parmi lesquelles une augmentation de capital. En effet, l'accord passé avec Londres prévoit que la banque parvienne à améliorer sa solvabilité. Ce plan, dévoilé en début de semaine, requiert l'augmentation des fonds propres de Barclays de 25 milliards de livres au total.
Trop c'est trop. GDF Suez (-5,14% à 24,90 euros) ne méritait pas une telle chute : -32,4% entre lundi et vendredi. Deux brokers se sont jetés au secours du géant de l'électricité déstabilisé par les menaces que fait peser le gouvernement belge sur les prix. Certes, concèdent les analystes, réguler et plafonner les prix de l'électricité du plat pays affectera le chiffre d'affaires de GDF Suez, très présent en Belgique à travers sa filiale Electrabel. Mais cette mesure est loin d'être adoptée. Reste un risque : confrontés à l'échec du libéralisme, les Etats pourraient remettre en cause la loi du marché.
Renault (-14,49% à 28 euros) a annoncé la nomination de Patrick Pélata comme directeur général délégué en charge des opérations à compter du 13 octobre. "Les décisions stratégiques, ainsi que le suivi des questions financières et des affaires publiques restent de la responsabilité directe de Carlos Ghosn", indique le constructeur automobile dans un communiqué. Le PDG du groupe souhaitait en effet "adapter le management de Renault, selon un schéma envisagé de longue date", précise le communiqué.
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle de la France a reculé de 0,4% au mois d'août par rapport à juillet, a rapporté l'Insee. Les économistes tablaient sur un repli de 0,7%. Au mois d'août 2008, l'indice CVS-CJO de la production industrielle hors énergie et agroalimentaire s'établit en effet à 102,2 après 102,7 en juillet. La hausse de juillet a été révisé à la hausse à +1,4%, contre +1,2% en première estimation.
Les prix à l'importation aux USA ont baissé de 3% en septembre, soit leur repli le plus marqué depuis cinq ans. Ils restent toutefois en hausse de 14,5% en rythme annuel, selon les statistiques du département du Travail. Quant au déficit commercial des Etats-Unis, il s'est réduit de 3,5% a mois d'août, à 59,14 milliards de dollars, principalement grâce au reflux des cours du pétrole.
A 17h30, l'euro cote 1,3552 dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.