Les indices actions européens ont clôturé en ordre dispersé. Le rebond salvateur n'a pas eu lieu après la violente correction d'hier. L'engagement de l'UE à soutenir les banques comme l'annonce de mesures de soutien de la Fed au financement des entreprises n'ont pas suffi à dissiper les craintes d'une aggravation de la crise. Londres a hérité du peu enviable titre de "capitale européenne de la crise". Selon la presse, les principales banques du pays auraient besoin de capitaux. Le CAC 40 a clôturé en hausse de 0,55% à 3732,22 points. Le FTSEurofirst 80 en baisse de 0,49% à 3644,38 points.
C'est désormais une réalité : après avoir semé la panique outre-Atlantique, la crise financière s'est répercutée sur les marchés européens, suscitant une salve de plans de sauvetages financés par les pouvoirs publics, par des investisseurs privés, ou encore mixtes. Aujourd'hui, les regards se sont tournés vers la Grande-Bretagne : les rumeurs fusent autour de RBS, Barclays et Lloyds TSB, un trio de banques britanniques. Selon les sources de la radiotélévision BBC, les dirigeants des principaux établissements financiers britanniques auraient demandé lundi soir lors d'une réunion avec le ministre des Finances Alistair Darling un plan de sauvetage sous la forme d'une recapitalisation de 15 milliards de livres (19,4 milliards d'euros) pour chacune des banques afin de restaurer la confiance. Cette annonce, qui a occasionné un plongeon des trois banques en question (RBS a perdu jusqu'à 39% dans la matinée), a aussitôt été démentie par RBS et Barclays. Au final, RBS perdait à 17h45 40,99% à 87,40 pence. Barclays 16,96% à 260,75 pence et Lloyds 10,81% à 281 pence.
Rien ne semble pouvoir enrayer la chute vertigineuse de Dexia. Après avoir cédé plus de 20% hier dans un marché sinistré, le titre de l'établissement franco-belge n'a profité ni du rebond de la place parisienne, ni du récent changement de direction… Pas même du soutien affiché par les gouvernements belge et français. Le cours a cédé 15,42% à 5,76 euros, soit la plus forte chute du CAC 40.
Capgemini a décroché de 9,07% à 26,37 euros après s'être déjà affaissé de 12,8%, hier. Le spécialiste des services informatiques et du conseil avait été victime de la chute historique des marchés actions et de l'abandon par JPMorgan de sa recommandation positive sur la valeur. Le broker estimait que le secteur, jusque là épargné par le ralentissement économique, finirait par être contaminé à son tour. Cette prévision s'est réalisée plus rapidement que prévu ; l'éditeur de logiciels professionnels SAP a lancé un profit warning en fin d'après-midi, ajoutant aux malheurs du français.
Les chiffres macroéconomiques
En Allemagne, les commandes industrielles ont grimpé de 3,6% sur un mois, en données corrigées des variations saisonnières (CVS), après une baisse de 1,3% en juillet, alors que les analystes tablaient sur un recul.
Au Etats-Unis, le président de la Fed, Ben Bernanke, prononcera un discours devant la National Association for Business Economics à 18 heures. Le compte-rendu (minutes) du conseil de politique monétaire de la Fed du 16 septembre sera publié à 20 heures.
Cet après-midi, l'euro cote 1,3551 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.