Wall Street est attendu en forte baisse à l'ouverture dans le sillage des autres Bourses mondiales. Aux doutes sur l'efficacité du plan Paulson s'ajoutent les craintes d'un effondrement du système bancaire européen. Les interventions des banques centrales ne parviennent pas à animer un marché du crédit pratiquement paralysé. Sur le front des valeurs, Wachovia pourrait perdre une partie de ses gains de vendredi alors que Citigroup conteste le rachat signé avec Wells Fargo. A 15h, les futures sur S&P 500 et nasdaq 100 perdent respectivement 24,75 et 30,75 points à 1083,50 et 1446,75 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en baisse une séance riche en rebondissement. Les indices ont cédé 1,5% après avoir gagné plus de 3% grâce aux espoirs de baisse des taux et d'adoption du plan Paulson. Une fois ce dernier adopté par la Chambre des représentants, la hausse est partie en fumée. Dans le secteur bancaire, Wells Fargo s'est emparé de Wachovia, pourtant promise à Citigroup. Le Dow Jones a perdu 1,5% à 10325,38 points et 7,34% sur la semaine. Le Nasdaq composite a lâché 1,48% et 10,81% à 1947,39 points. Il s'agit de la plus mauvaise semaine pour les marchés américains depuis septembre 2001.
Les chiffres macroéconomiques
Aucune statistique économique d'importance n'est attendue aujourd'hui aux Etats-Unis.
Les valeurs à suivre
BANK OF AMERICA
Bank of America a annoncé le règlement d'un contentieux juridique lié à des prêts à risque émis par Countrywide Financial. La somme pourrait s'élever à plus de 8,6 milliards de dollars. L'accord concerne quelque 400 000 emprunteurs et s'applique aux personnes ayant financé l'achat de leur logement par des crédits "subprime" ou certains autres prêts à taux variable émis par Countrywide avant le 31 décembre 2007. Bank of America a fait l'acquisition de Countrywide en juillet dernier pour un montant de 4 milliards de dollars.
EBAY
EBay a annoncé que ses ventes du troisième trimestre devraient atteindre le bas de sa fourchette d'objectifs, tandis que son bénéfice par action devrait être supérieur à ses prévisions. Sur cette période, le groupe tablait sur un chiffre d'affaires compris entre 2,1 et 2,15 milliards de dollars et sur un bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, situé entre 39 et 41 cents. Le numéro un mondial des enchères en ligne prévoit de supprimer 10% de ses effectifs, soit environ 1000 personnes afin de réduire ses coûts.
IMCLONE
Confirmant les rumeurs de ces derniers jours, Eli Lilly a annoncé le lancement d'une offre de 6,5 milliards de dollars sur la société de biotechnologies ImClone Systems. Le montant de 70 dollars par action environ proposé par le laboratoire pharmaceutique américain surclasse l'offre améliorée de Bristol-Myers Squibb de 62 dollars par action. Le prix fixé par Eli Lilly représente une prime de 51% sur le cours de clôture d'ImClone le 30 juillet, jour où BMS a formulé son offre initiale de 60 dollars par action. L'opération devrait être bouclée au quatrième trimestre ou premier trimestre 2009.
WACHOVIA
Alors que Wells Fargo doit en théorie prendre le contrôle de sa concurrente Wachovia pour 15,1 milliards de dollars, ce deal suscite de vives protestations de Citigroup. Cette dernière devrait, selon un accord antérieur, reprendre les opérations de Wachovia avec le soutien des autorités américaines. Selon le Wall Street Journal, la Réserve fédérale exercerait de fortes pressions sur Citigroup et Wells Fargo pour que les deux établissements concernant la reprise de Wachovia.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ism (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.