La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse lundi, le contrat à terme sur le CAC 40 perdant 0,68% une trentaine de minutes avant le début de la séance, après l'accord au Congrès américain sur le plan Paulson et alors que la crise financière fait de nouvelles victimes en Europe.
La Bourse de Paris avait terminé la semaine en net recul, le CAC 40 lâchant 1,50% à 4.163,38 points, plombé par l'absence d'avancée dans les négociations du plan Paulson aux Etats-Unis.
Les chefs de file du Congrès ont annoncé dimanche être parvenus à un accord sur ce plan de sauvetage bancaire historique de 700 milliards de dollars en faveur du secteur bancaire.
Un premier examen de l'efficacité de la législation sera effectué après le versement d'une première tranche de 350 milliards et le plan s'accompagnera de dispositions accordant aux contribuables des parts dans le capital des institutions financières auxquelles l'Etat rachètera des actifs invendables.
La crise financière, cependant, faisait de nouvelles victimes parmi les établissements européens. Les gouvernements des trois Etats du Bénélux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) ont ainsi annoncé leur intention de nationaliser le bancassureur belgo-néerlandais Fortis en y injectant un total de 11,2 milliards d'euros.
Par ailleurs, les succursales et comptes clients de la banque britannique en difficulté Bradford & Bingley (B&B) vont être repris par la banque espagnole Santander, tandis que, selon la presse, le gouvernement devrait nationaliser l'ensemble des prêts en cours chez B&B, notamment ses prêts immobiliers.
En Allemagne, la banque Hypo Real Estate, spécialisée dans le financement immobilier, a pour sa part décroché in extremis une ligne de crédit de "plusieurs milliards d'euros" auprès d'un consortium de banques allemandes qui lui permet d'éviter la faillite.
Parmi les indicateurs macroéconomiques qui marqueront la séance parisienne, les investisseurs seront attentifs au chiffre de la confiance économique des ménages en août en zone euro attendu à 11H00 (09H00 GMT), ainsi qu'aux chiffres des revenus et consommation des ménages américains en août, prévus pour 14H30 (12H30 GMT).
VALEURS A SUIVRE:
SOCIETE GENERALE, CREDIT AGRICOLE, DEXIA, BNP PARIBAS et AXA: les valeurs financières devraient évoluer selon l'accueil par les marchés du plan de sauvetage américain.
EDF: le rachat du groupe nucléaire britannique British Energy pour plus de 15 milliards d'euros va améliorer le résultat 2009 d'EDF, a assuré le PDG du groupe d'électricité, Pierre Gadonneix, qui a également estimé que la part de l'Etat français dans EDF devrait baisser "à terme".
EADS: sa filiale Airbus espère une nouvelle "commande importante" de la part de la Chine d'ici à début 2009, a indiqué son président Tom Enders.
Par ailleurs, Airbus a été condamné à verser 2,25 millions d'euros à une pme spécialisée en technologie de communication pour rupture unilatérale de relations commerciales.
AIR FRANCE: le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a exclu que des groupes étrangers puissent obtenir la majorité du capital d'Alitalia. Air France s'est dit disposé à prendre une participation minoritaire de 10 à 20% dans Alitalia.
RENAULT: les analystes de Crédit Suisse ont abaissé leur recommandation sur le titre à "sous-performer" contre "surperformer" auparavant.
PPR a vu la recommandation de JP Morgan sur son titre abaissée de "surpondérer" à "neutre", en raison de "la chute de la consommation" en France.
TF1: les analystes de Goldman Sachs ont abaissé leur recommandation sur le titre à "vendre" contre "neutre" auparavant.
HAVAS: la banque néerlandaise ING a abaissé sa recommandation à "vendre", contre "conserver" auparavant, les analystes prenant notamment en compte "un ENVIRONNEMENT défavorable", selon des sources de marchés.