La Bourse de New York a nettement rebondi jeudi, portée par la perspective d'une adoption rapide du plan de sauvetage américain des banques, alors que républicains et démocrates sont parvenus à un accord de principe: le Dow Jones a gagné 1,82% et le Nasdaq 1,43%.
Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a pris 196,89 points à 11.022,06 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, 30,89 points à 2.186,57 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 1,97% (23,31 points) à 1.209,18 points.
Après trois séances moroses, dans un climat d'incertitude, Wall Street a accueilli avec soulagement l'accord trouvé entre les partis du Congrès sur les bases du plan de sauvetage du secteur bancaire présenté par le secrétaire au Trésor Henry Paulson.
"Le gouvernement fait de gros efforts pour trouver un compromis et qu'un plan soit adopté avant la fin de la semaine", a estimé Lindsey Piegza, de FTN Financial. "C'est le message qui a été envoyé au marché: le plan sera adopté, et les indices sont partis à la hausse", a-t-elle ajouté.
Le démocrate Christopher Dodd, président de la commission bancaire du Sénat, a annoncé que les négociateurs des deux partis allaient désormais soumettre le texte de leur accord à leurs collègues et aux responsables du département du Trésor.
Le président George W. Bush n'avait pas hésité à parler mercredi soir d'"économie en danger" et de "période sans précédent pour l'économie américaine" pour convaincre le Congrès de s'entendre au plus vite.
Dans le secteur financier, JPMorgan Chase a pris 7,31%, Bank of America 3,93%, Goldman Sachs 1,88%, Morgan Stanley 9,32% et Citigroup 2,37%.
La banque Washington Mutual, en difficultés financières, a chuté en revanche de 25,22% à 1,69 dollars, alors qu'elle aurait approché des fonds d'investissement pour évaluer leur intérêt à la racheter, selon le Wall Street Journal. Les agences de notation Standard & Poor's et Fitch avaient lourdement abaissé ses notes mercredi.
"La perspective qu'un accord va être trouvé au Capitole a aidé le marché à surmonter de mauvaises nouvelles en provenance de General Electric et des statistiques économiques moroses", a expliqué Al Goldman, de Wachovia Securities.
Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis ont atteint la semaine dernière leur plus haut niveau depuis septembre 2001, et les commandes de biens durables ont chuté bien plus qu'anticipé en août.
Les ventes de logements neufs ont plongé en août, alors que les analystes tablaient sur une hausse.
"Le marché estime que le sauvetage des banques va entraîner un sauvetage de l'économie", a avancé Mme Piegza.
De son côté, le conglomérat General Electric, considéré comme un baromètre de l'activité économique américaine en raison de l'étendue de ses activités, a fortement abaissé ses prévisions de bénéfices, en raison d'une "faiblesse et d'une volatilité sans précédent des marchés financiers".
Mais les agences de notation Moody's et Standard and Poor's ont confirmé leur note "AAA", la note maximale attribuée à seulement une poignée d'industriels américains, et le titre, après avoir ouvert en baisse, a finalement pris 4,43% à 25,68 dollars.
Le fabricant américain d'articles de sport Nike (+9,68% à 65,01 dollars) a profité de l'annonce de résultats meilleurs qu'attendu au premier trimestre se son exercice.
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a monté à 3,862%, contre 3,771% mercredi soir, et celui à 30 ans à 4,414%, contre 4,378% la veille.