La Bourse de Paris s'est nettement reprise jeudi, le CAC 40 bondissant de 2,73% dans le sillage de Wall Street, dans un marché porté par l'espoir d'une adoption rapide du plan américain de sauvetage des banques.
L'indice vedette a gagné 112,27 points à 4.226,81 points, dans un volume d'échanges de 5,21 milliards d'euros, après trois séances en net recul, ayant lâché 4,86% de lundi à mercredi.
De même, Londres et Francfort ont tous deux progressé de 1,99%, tandis que l'Eurostoxx 50 prenait 2,80%.
La place parisienne a été soutenue par la Bourse de New York, elle aussi en hausse, où le Dow Jones s'adjugeait 0,70% et le Nasdaq 0,57% dans les premiers échanges.
Pour Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities, les investisseurs "reprennent espoir" quant à la conclusion des discussions difficiles engagées au Congrès américain sur le plan Paulson en faveur du secteur bancaire.
Après un discours alarmiste où il estimait l'économie américaine "en danger", le président George W. Bush a invité jeudi à la Maison Blanche les candidats à la présidentielle républicain et démocrate, John McCain et Barack Obama, ainsi que des élus influents du Sénat et de la Chambre des représentants, afin de débattre du plan.
"Il s'agit de rappeler que l'adoption est urgente, et que la crise n'attend pas", souligne M. Marçais, notant que l'engagement des responsables américains avait été accueilli "favorablement" par les marchés.
Les interventions des différents membres du Congrès "s'accordent sur la nécessité d'agir rapidement et de tenter de voter la loi avant la fin du mois et la fin de la session parlementaire", renchérissent les analystes du courtier Aurel.
Toutefois, tempèrent-ils,"l'incertitude sur les modalités du plan Paulson demeure importante, notamment sur les modalités d'achat des actifs toxiques".
Par ailleurs, la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale américaine ont toutes deux procédé jeudi à de nouvelles injections de liquidités sur les marchés, ce qui "contribue à rassurer sur le refinancement des banques et de l'économie en général", constate le vendeur d'actions.
Focalisés sur le plan américain, les investisseurs ne se sont guère attachés au net abaissement de ses prévisions de résultats par le conglomérat américain General Electric, comme ils ont négligé une hausse des demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis et la contraction des commandes américaines de biens durables en août.
Rassérénées par les perspectives du plan de sauvetage, ouvert aux banques étrangères actives aux Etats-Unis, les valeurs financières se sont envolées: Crédit Agricole a bondi de 6,53% à 15,34 euros, à l'image de Dexia (+6,14% à 10,89 euros), d'Axa (+4,95% à 23,62 euros), de BNP Paribas (+2,85% à 67,20 euros) et de Société Générale (+2,97% à 65,85 euros).
En revanche, Natixis (-8,22% à 2,68 euros) n'a pas rassuré, après le bouclage de son opération d'augmentation du capital.
EADS (+6,40% à 13,54 euros) a de son côté fortement grimpé, après le maintien de ses objectifs financiers pour 2008, et malgré la confirmation par le groupe du nouveau retard de l'A400M d'Airbus, déjà intégré par les marchés.
Eiffage (+3,91% à 42,24 euros) a profité quant à lui de son entrée "en négociations avancées" avec le groupe français d'énergie Dalkia pour lui racheter les sociétés Clemessy et Crystal.