Les marchés actions européens sont dans le vert, soutenus par des achats à bon compte après trois jours de baisse. Les investisseurs restent toutefois attentistes avant une éventuelle adoption du plan de sauvetage des banques américaines par le Congrès. Les opérateurs suivront aussi les ventes de logements neufs au mois d'août aux Etats-Unis à 16h. A Paris, EADS tire son épingle du jeu grâce aux déboires de Boeing, frappé par une grève. A 12h, l'indice CAC 40 gagne 1,29% à 4167,44 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 progresse de 1,33% à 4060,76 points.
UBS a abaissé sa recommandation sur Bulgari d'Achat à Neutre, avec un objectif de cours réduit de 9 à 7 euros. Le broker évoque les mauvaises conditions macroéconomiques et les contraintes qui pèse sur les ventes de montres, qui représentent 30% du chiffre d'affaires. Cependant, le bureau d'études est positif sur la valeur à long terme car il estime que la demande de produits de luxe haut de gamme devrait rester soutenue.
En tête du CAC 40, EADS s'offre 6,01% à 13,49 euros, porté par les difficultés grandissantes que rencontre son éternel rival Boeing. Le constructeur aéronautique traverse actuellement une troisième semaine de grève, qui entraîne une paralysie de tous ses sites de production. A long terme, les 10 000 avions en service pourraient manquer de pièces détachées. Plusieurs compagnies aériennes pourraient ainsi être touchées. Le conflit porte sur la délocalisation à 70% de la production du nouveau B 787.
Natixis chute de 2,05% à 2,86 euros. Hier soir, la filiale des Banques Populaire et des Caisses d'Epargne a annoncé que son augmentation de capital avait été souscrite à 97%. Une opération que Natixis qualifie de «très grand succès», alors qu'elle a été orchestrée dans un «contexte de crise aiguê». L'opération permet de porter le ratio de solvabilité Tier One de Natixis à 9,3% en pro forma à la fin juin.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent les commandes de biens durables pour le mois d'août et les inscriptions hebdomadaires au chômage à 14h30. Les ventes de logements neufs au mois d'août seront publiées à 16 heures.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,4690 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Né en juillet 2000 de la fusion entre l'Allemand Dasa (DaimlerChrysler Aerospace), l'Espagnol Casa et le Français Aérospatiale, EADS est aujourd'hui le premier groupe aéronautique européen et le second à l'échelle mondiale. Ses activités se répartissent entre l'aviation commerciale et militaire, l'espace, les systèmes de défense et les services. EADS compte cinq divisions : Airbus (le grand concurrent de Boeing sur le marché des avions commerciaux de plus de 100 places), Avions de Transport Militaire, Eurocopter, EADS Astrium et enfin Defense & Sécurité. EADS emploie environ 116 000 personnes sur plus de 70 sites, principalement en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne, ainsi qu'aux Etats-Unis et en Australie.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Malgré ses déboires autour de l'A380 et de l'A350, Airbus reste un leader de l'aéronautique commerciale, à même de concurrencer le géant américain Boeing.
- La mise en oeuvre de "Power 8" et le lancement de l'A350, dont le carnet de commandes grossit, place Airbus dans une situation offensive. En outre, l'avionneur européen est moins exposé que Boeing aux compagnies aériennes américaines, confrontées à d'importantes difficultés financières.
- 2007 a été une année de commandes record pour Airbus, avec 1 341 commandes nettes. Le groupe reste cependant légèrement derrière Boeing.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe EADS est sensible au dollar, dans la mesure où il facture l'essentiel de ses ventes dans la devise américaine. Néanmoins, ce risque est limité par la politique de couverture du risque de change mise en place par la direction.
- C'est seulement dans quelques années que l'on saura si EADS a eu raison dans son pari sur le marché des gros porteurs matérialisé par le lancement de l'A380.
-Les activités de défense manquent de taille critique tant pour atténuer la cyclicité de l'aviation civile que pour rivaliser avec les grands groupes américains.
- Les surcoûts liés au développement problématique de l'avion de transport militaire A400M, la montée en cadence de production de l'A380 et d'éventuels nouveaux retards risquent d'affecter le titre sur le long terme.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- EADS est extrêmement sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et donc à la santé des compagnies aériennes qui lui achètent des avions. Or, la bonne santé du secteur du transport aérien dépend de la situation économique et géopolitique mondiale, qui influe sur le tourisme et les voyages d'affaires, mais également d'autres facteurs, comme le prix du pétrole. Les prévisions de livraisons d'avions sont de bons indicateurs de tendance.
-Selon certains analystes, l'aéronautique civile devrait enregistrer un pic en 2010 avant de décliner en 2011 et 2012.
- Plus spécifiquement, le titre pourrait présenter un attrait spéculatif, en vue d'une possible consolidation du secteur spatial et de la défense. Une alliance à trois avec Thales et Alcatel a souvent été évoquée par les marchés.
- Le dossier lié aux accusations de délit d'initiés est à suivre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Les groupes aéronautiques français sont pénalisés par la faiblesse du dollar car leurs coûts de production sont essentiellement libellés en euros alors que leurs contrats le sont en dollars, ce qui réduit leurs marges. Avec une rentabilité amoindrie, la capacité de recherche et développement de ces groupes est menacée, notamment par rapport à leurs concurrents américains. Face à des stratégies de couverture de change qui deviennent insuffisantes, les intervenants multiplient les délocalisations. C'est pourquoi, les effectifs à l'étranger explosent, alors qu'ils stagnent en France pour l'ensemble du secteur.