Le dollar s'est repris mardi face à l'euro, au lendemain d'une chute historique, alors que Henry Paulson et Ben Bernanke expliquaient les modalités de leur plan de sauvetage des banques, tandis que l'euro pâtissait d'un regain d'inquiétudes pour l'économie européenne.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,4657 dollar contre 1,4796 dollar lundi soir.
Le dollar était stable face au yen à 105,49 yens. L'euro reculait face au yen, à 154,64 yens, contre 155,97 la veille.
Le marché est resté focalisé sur le plan de sauvetage des autorités américaines pour le secteur financier, alors que le secrétaire au Trésor Henry Paulson et le président de la Fed Ben Bernanke s'exprimaient au Sénat pour convaincre le Congrès d'adopter le projet.
La monnaie américaine a positivement réagi à la confirmation par M. Paulson que le plan s'adresserait aussi aux banques étrangères. Si cela n'avait pas été le cas, cela aurait conduit "à mettre le marché en mode +vendre tout ce qui est américain+ (Sell America mode) et aurait conduit à peser sur le billet vert", selon les analystes de Barclays Capital.
Cependant, "la volatilité sur le marché a augmenté lors de la journée, de manière surprenante, en même temps que l'incertitude qui entoure les projets du Trésor (...), ce qui a provoqué une incertitude similaire autour du dollar", a observé David Rodriguez, de DailyFX.
Des parlementaires américains ont en effet multiplié les commentaires critiques.
Le dollar avait accusé lundi une chute sans précédent face à l'euro, revenu à 1,48 dollar, en raison des inquiétudes pour la dette publique américaine.
Le marché estimait en effet que le projet, chiffré à 700 milliards de dollars, allait "aggraver le déficit budgétaire et rendre le contribuable américain plus vulnérable au ralentissement économique", a expliqué Antonio Sousa, de DailyFX.
Mais "il semble que la réaction du marché a été exagérée, car il est trop tôt pour les intervenants pour tirer des conclusions quant au coût réel de ce plan: le gouvernement américain va détenir des actifs et des dettes et pourra en dégager un profit substantiel", a poursuivi M. Sousa.
"Les rapatriements de fonds américains resteront un thème majeur cette année, soutenant le dollar", ont renchéri les analystes de BNP Paribas.
Pesant sur l'euro, l'indice composite des directeurs d'achats (PMI) en zone euro pour les secteurs manufacturier et des services a nettement reculé en septembre, à 47 points, contre 48,2 points en août.
L'impact de cet indicateur n'a pas été équilibré par la hausse des commandes industrielles dans la zone euro en juillet, une hausse qui ne fait que "masquer une situation fondamentalement peu solide", selon Howard Archer, économiste à l'institut Global Insight.
"De fait, la zone euro semble désormais devoir être la première à entrer en récession par rapport aux autres économies" a commenté Jonathan Loynes de Capital Economics.
La devise britannique a progressé face à la monnaie européenne, à 79,10 pence, mais a baissé face au billet vert à 1,8527 dollar.
La monnaie helvétique a reculé face à l'euro à 1,5907 franc suisse, comme face au dollar à 1,0851 franc suisse pour un dollar.
Le yuan chinois a clôturé à 6,8118 yuans pour un dollar contre 6,8356 yuans la veille.
Cours de mardi Cours de lundi
-----------------------------------
21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4657 1,4796 EUR/JPY 154,64 155,97 EUR/CHF 1,5907 1,5877 EUR/GBP 0,7910 0,7967 USD/JPY 105,49 105,42 USD/CHF 1,0851 1,0730 GBP/USD 1,8527 1,8568